Les forains, les oubliés de la crise du coronavirus ? Plus maintenant... Et pour cause : après une opération escargot menée ce lundi 12 octobre 2020 au matin, à Paris, par une soixantaine de propriétaires de manèges, ainsi que des blocages dans tout le pays, ceux-ci ont finalement obtenu gain de cause quant à leurs revendications liées à la crise sanitaire qui les touche de plein fouet, comme nous l'expliquent nos confrères de France Bleu.
Des forains reçus dans l'après-midi par le gouvernement, et qui vont ainsi pouvoir bénéficier d'une aide de 1500 euros disponibles dès les prochains jours, pour compenser les pertes économiques liées à la crise du Covid-19, mais également la reconnaissance de leur métier avec le rattachement de leur activité à un ministère de tutelle, qui doit être défini lors d'une nouvelle réunion d'ici la fin du mois d'octobre.
Autre victoire pour les forains, des jauges d'accueil revues à la hausse, passant de 1000 personnes maximum au sein d'une fête foraine, à un client pour 4m2, ainsi que les charges reportées pendant trois ans, pour amortir les pertes liées à la crise. Une réunion fructueuse pour les propriétaires de manèges qui ont donc fait lever les blocages dans la foulée.
Pour rappel, ce lundi matin, une soixantaine de forains avaiet annoncé organiser une opération escargot dès 8h30 à Paris, sur le cours de Vincennes puis sur le boulevard périphérique extérieur pour protester contre les mesures gouvernementales mises en place pour lutter contre la crise sanitaire liée à la Covid-19. À bord de leur camion, ces patrons de manèges, sur l'initiative de la Fédération française des forains et accompagnés par les circassiens, avaient annoncé poursuivre leur opération sur l'A6 pour rouler jusqu'au péage de Saint-Arnoult, dans les Yvelines.
Un secteur en crise qui en a profité pour exprimer son mécontentement quant à l'annulation de nombreuses fêtes foraines dans toute la France, mais également pour exposer ses revendications. "De la foire du Trône à la fête des Loges à Saint-Germain-en-Laye, en passant par Clamart, Levallois et Colombes, cinq fêtes auxquelles je participe habituellement ont été supprimées", expliquait ainsi Gary Le Foll, patron d'un stand de jeu, à nos confrères du Parisien. Il poursuivait : "Résultat : depuis le début de 2020, j'ai perdu 70% de mon chiffre d'affaires par rapport à 2019".
Et de continuer : "depuis dix jours, la fréquentation a chuté, car la jauge maximale autorisée par les autorités à cause du coronavirus est passée de 5 000 à 1 000 personnes. Et la pluie depuis deux semaines n'arrange pas nos affaires !". "Nous comprenons le contexte sanitaire, mais nous ne comprenons pas pourquoi le gouvernement nous empêche de travailler", soulignait de son côté Bruno Proost, forain depuis huit générations et membre de la FFF, toujours à nos confrères du Parisien, tout en pointant du doigt "les incohérences des pouvoirs publics qui annulent les fêtes foraines en plein air, mais laissent ouverts les parcs d'attractions, galeries marchandes, grands magasins, métro où l'affluence est maximale".