Le télétravail, nouvel eldorado du productivisme économique ? C'est en tout cas ce qu'affirme une étude menée par la prestigieuse Harvard Business School, publiée ce mercredi 14 octobre 2020. Tandis que le président Macron doit sans doute préciser la généralisation du télétravail à l'occasion de sa sixième allocution à propos de la crise sanitaire, on s'intéresse à cette nouvelle pratique largement appréciée des salariés et des DRH, qui ne leur veut pas que du bien. Du moins, elle profite avant tout aux entreprises qui le favorisent.
En effet, l'étude menée par les chercheurs d'Harvard et de l'Université de New York conclu que la journée de télétravail est encore plus longue qu'une journée en présentiel. L'étude s'intéresse aux effet du télétravail en lien avec la crise sanitaire, après avoir recueilli des informations de 3,1 millions de salariés, travaillant dans pas moins de 16 000 entreprises aux quatre coins du globe, en Amérique du Nord, au Moyen-Orient et en Europe. Des données comportementales qui ont été comparées sur deux périodes de huit semaines, d'abord avant puis après les notifications de confinement.
Bonne nouvelle pour les chefs d'entreprise encore réticents : les résultats obtenus devraient facilement terminer de les convaincre à instaurer la pratique au sein de leur entité. Et pour cause : une journée en télétravail est rallongée en moyenne de 48,5 minutes par rapport à une journée en présentiel dans l'entreprise. Autre impact intéressant, l'augmentation du nombre de réunions, en croissance de 13%, bien qu'elles durent moins longtemps selon l'étude (20% plus courtes en moyenne). Sans oublier les messages électroniques, puisque les salariés s'envoient environ 1,4 e-mail en plus par journée de télétravail.
Forcément, de nombreux facteurs peuvent expliquer cet allongement du temps de travai. Moins de temps consacré à être entièrement concentré à sa tâche, la gestion des enfants pour les parents, ou encore la frontière entre le "pro" et le "privé" de plus en plus trouble... Autant de raisons qui expliquent en partie ces résultats. En bonus, mention spéciale au stress entourant la situation sanitaire et économique, qui pousse souvent les salariés à se dépasser, par peur d'être licencié ou par soucis de professionnalisme. Dans tous les cas, on a pas finit de parler de l'impact de la crise sanitaire sur nos modes de fonctionnement. D'ailleurs, le télétravail pourrait bien être le fer de lance du nouveau monde qui s'impose à nous.