En raison du reconfinement, les salles de spectacles et de théâtre sont à nouveau fermées. Pour l’heure, personne ne sait quand le spectacle vivant pourra à nouveau faire vibrer les Français. Mais, face aux nouvelles plateformes (Facebook, YouTube, etc.) et aux captations en streaming avec diffusion en direct, le monde du spectacle vivant se dit menacé. Caroline Proust et Alain Fromager ont donc adressé une lettre ouverte à la ministre de la Culture, Roselyne Bachelot. Signée par de nombreuses personnalités du monde artistique, dont Jean-Pierre Darroussin, Corinne Masiero, Charles Berling, Ariane Ascaride, Reda Kateb, Michèle Bernier, Nagui ou encore Bruno Solo, toutes et tous dénoncent l'utilisation de ces nouvelles plateformes, véritable menace pour les artistes.
« L’arrivée de ces plateformes et du streaming dans nos pratiques nous oblige à en accepter les règles actuelles comme le comptage du nombre de vues pendant la diffusion et les commentaires en direct des spectateurs derrière leurs écrans » écrivent-ils. « Nous pouvons nous demander si ce nombre de vues fluctuant ne conduira pas à une mise à l’écart des spectacles qui n’auront pas été « validés » par un suivi important, légitimant ainsi leur éviction » s’interrogent-ils.
Mettant en évidence « les dérives possibles de l’utilisation de ces moyens de diffusion », le texte assure que ces plateformes « sont des solutions de secours dangereuses dont la banalisation pourrait conduire à la disparition progressive des salles de spectacle ».
« Il n’est pas admissible que les réseaux sociaux soient les seuls bénéficiaires économiques de ces diffusions. Il est grand temps de réglementer les droits des acteurs, des auteurs, des metteurs en scène et les conditions de diffusion dans ce cadre » ajoutent-ils.
Les signataires dénoncent aussi les « commentaires permanents des spectateurs derrière leurs écrans », qui « sont l’exact opposé de ce que propose le théâtre ».
À travers cette lettre ouverte, les signataires demandent à la ministre de la Culture de les « accompagner en réouvrant ces lieux où la culture est vivante ainsi que d’ouvrir dès à présent une réflexion sur le danger que représentent ces plateformes sur le long terme, en travaillant à la protection des artistes qui sont la richesse vibrante de notre pays ».