Le Parlement travaille actuellement sur un projet de loi pour lutter contre l'abandon des animaux de compagnie. On retrouve, dans ce texte, un amendement qui fait débat : l'Assemblée nationale a voté en première lecture un texte interdisant la vente de chiens et de chats dans les animaleries en 2024, malgré l'opposition du gouvernement. Cet amendement doit être étudié et voté par le Sénat dans les jours qui viennent. Il prévoit également l'encadrement de la vente en ligne d’animaux de compagnie, qui deviendrait l'apanage des refuges et des éleveurs.
Pourquoi ce texte fait-il donc polémique ? Les députés disent vouloir mettre fin à la vente en animalerie, qui provoquerait un « sevrage trop précoce des chiots et des chats », afin de fournir un « approvisionnement par des "usines à chiots et chatons" » à ces magasins. Les députés dénoncent également « une mauvaise socialisation de ces animaux », source de futurs abandons. Le journal Le Monde ajoute que cet amendement veut aussi freiner les achats compulsifs dans ces commerces.
Ce texte ne concerne que les chats et les chiens : les petits mammifères comme les lapins et les cochons d'Inde, ou les poissons pourront toujours être vendus en animalerie.
Le ministre de l'Agriculture Julien Denormandie ne soutient pas cet amendement. Il dit défendre le travail des salariés des animaleries et assure avoir confiance dans les instances de contrôle. Le ministre aimerait plutôt mettre fin aux ventes d'animaux « au pied du camion ».
Julien Denormandie a fait savoir qu'il voulait substituer cet amendement au texte proposé par Aurore Bergé, du groupe LRM, qui limite la vente en ligne d'animaux aux professionnels et aux refuges, afin de lutter contre les trafics. Les dons d’animaux seraient toujours autorisés.
Nous verrons bientôt si le Sénat suit l'Assemblée nationale, ou s'il préfère se plier aux directives du gouvernement.