Un salaire de 10,30 euros brut de l’heure, et des primes de 0,25 euro brut par course, et 0,50 euro au-delà de la 250e dans le mois, avec une promesse, connaitre son planning de la semaine le vendredi précédent et ne pas faire plus de quatre courses de l'heure, 35 heures par semaine maximum. L'offre d'emploi de Just Eat aurait déjà appâté plus de 20,000 livreurs dans la France entière et pour cause, être livreur salarié est un Graal pour de nombreux jeunes auto-entrepreneurs qui sont forcés de prendre leur vélo chaque jour pour s'en sortir.
Actuellement, les géants de la livraison jouent à un jeu dangereux avec la loi. En 2018, le conseil des prud’hommes avait indiqué que les livreurs ne sont pas des travailleurs indépendants, mais bien des salariés, mais revirement de situation, en octobre dernier, lorsque la cour d’appel de Paris a débouté deux livreurs à vélo qui demandaient à se voir reconnaître le statut de salarié. Just Eat a décidé de ne plus jouer et de proposer « une solution autre de livraison, plus responsable ».
Déjà plus de 700 livreurs auraient été recrutés à Paris et Lyon ; soit en 35h, soit à temps partiel, mais toujours avec la même promesse... un planning connu et fixé plusieurs jours à l'avance. Les livreurs indiqueraient leurs disponibilités et un algorithme fait le reste. « Pour le moment, le système fonctionne très bien, estime l’employeur, qui reste prudent. Nous étudions la possibilité de préciser quelques horaires obligatoires (…) afin que notre système puisse absorber les pics d’activité potentiels. » explique Just Eat à nos confrères du Monde.
Cette décision devrait ravir à la Mairie de Paris. En janvier dernier, le Conseil de Paris avait voté la création d'une Maison des Coursiers, un "lieu de repos" pour les livreurs et coursiers, avec un local pour se poser, aller aux toilettes, manger, mais aussi un lieu de rencontre avec des ateliers associatifs pour aider les travailleurs dans leurs démarches quotidiennes. L'idée étant de leur permettre de revendiquer leur droits !