C'est une belle initiative portée par Barbara Gomes dans le 18e arrondissement de Paris. Partant du constat que les livreurs de nourriture à domicile étaient souvent des personnes précaires et qu'ils se voient de plus en plus refuser les toilettes des restaurants qu'ils livrent, cette adjointe du 18e arrondissement a proposé un "lieu de repos" pour leur permettre de se mettre à l'abri, faire un brin de toilette, se restaurer, échanger, et retrouver de la dignité. L'endroit leur permettra aussi de trouver de l'aide juridique et administrative.
La Maison des Coursiers est gérée au quotidien par CoopCycle, une fédération de coopératives de livraison à vélo. Elle n'aura donc aucun lien avec les plateformes Uber Eats, Deliveroo ou Just Eat, une chance pour l'édile. "On peut imaginer organiser des permanences syndicales et associatives [...] réunions de la CGT, interventions de la Sécurité Routière... c'est vraiment l'idée d'avoir un endroit où l'on puisse organiser des actions", signale Barbara Gomes.
Cette maison sera financée temporairement par la Mairie de Paris, le temps que "les plateformes numériques de travail assurent d'endosser leur rôle d'employeur avec toutes les obligations sociales et sanitaires que cela implique". Avec l'espoir la Maison des Coursiers disparaisse, ou qu'elle soit gérée par les plateformes au titre d'employeur.
L'initiative en est à ses débuts, mais pourrait servir d’expérimentation pour d’autres maisons à Paris et dans d’autres villes, intéressées. Cette Maison des Coursiers est installée au 70 boulevard Barbès, dans un bâtiment de la Mairie de Paris et ouvert le week-end de 12 à 19h, pour le moment. Il sera bientôt accessible jusqu'à quatre jours par semaine en journée et son inauguration officielle est prévue dans les jours à venir.
Seul critère important, le local vélo, pour que les travailleurs ubérisés puissent s'y garer !