Les conclusions rendues par le Haut Conseil pour le Climat à propos du projet de loi "Climat et résilience" seront-elles entendues ? Dans son rapport dévoilé ce mardi 23 février 2021, le HCC indique que le texte "manque d'ambition", précisant que de nombreuses mesures "vont dans le bon sens" mais ont une "portée réduite", en raison d'un "périmètre d'application limité, voire ponctuel, des délais de mise en œuvre allongés ou encore de nombreuses conditions associées à leur application".
Corinne Le Quéré, présidente du Haut Conseil pour le Climat, évoque notamment la mesure visant à interdire des vols domestiques lorsqu’il existe une alternative en train en moins de 2h30. Une loi en soit jugée « utile », mais dont les opportunités manquent « pour accélérer le rythme », explique-t-elle.
Parmi les autres mesures présentées dans ce projet de loi "Climat et résilience", issu des propositions de la Convention citoyenne pour le Climat, citons aussi la fin de la location des passoires thermiques en 2028, l'interdiction de la publicité pour les énergies fossiles sans oublier la réduction de 40% des émissions de gaz à effet de serre d'ici 2030.
Toujours dans son rapport, le Haut Conseil pour le Climat explique que la France a pris du retard sur ses objectifs et "l'opportunité de rattrapage" présentée par ce texte "n'est pas entièrement saisie". L'organisme indépendant pointe aussi "un manque de transparence sur les méthodes et hypothèses retenues" par le gouvernement et "certaines incohérences dans les évaluations".
Le HCC, qui espère que le Parlement pourra « redresser le tir », l'invite à « raccourcir et clarifier l’horizon temporel » de certaines mesures et « élargir » celles ayant « un potentiel structurant afin qu’elles portent sur des volumes d’émissions significatifs ». On rappelle que le projet de loi "Climat et résilience" doit être examiné par l'Assemblée nationale à compter du 8 mars prochain.