Comment la situation sanitaire liée à l'épidémie du Covid-19 évolue-t-elle en Île-de-France ? "La situation épidémique est très préoccupante". Tel est l'avertissement formulé par la maire de Paris, Anne Hidalgo, sur France Inter, ce lundi 8 mars 2021. Les marqueurs de l'épidémie du Covid-19 continuent de s'aggraver, autant à Paris que dans le reste de la région Île-de-France, laissant présager que cette fois, la région capitale n'échappera pas au confinement le week-end.
Quelques jours auparavant, le Premier ministre Jean Castex confirmait le placement de Paris et les départements franciliens en "surveillance renforcée", en raison de la forte circulation du Covid-19 et de ses nouveaux variants dans ces zones. Au total, 23 départements de France métropolitaine sont dans le viseur du gouvernement. Aussi, si l'idée d'un confinement le week-end dans la région semble pour l'instant toujours inappropriée, autant aux yeux d'Anne Hidalgo que de l'exécutif, la réalité statistique semble l'imposer d'elle-même, tant la situation s'est dégradée depuis deux semaines.
Covid : taux d'incidence élevé en Île-de-France, un confinement inévitable en mars ?
Malgré la progression de l'épidémie de coronavirus, l'Île-de-France a échappé au confinement en week-end au 6 mars 2021. Mais alors que le taux d'incidence grimpe jusqu'à franchir la barre des 400 cas pour 100 000 habitants en Seine-Saint-Denis et dans le Val-de-Marne, cette mesure sera-t-elle inévitablement appliquée en région parisienne ? [Lire la suite]
Depuis une semaine les indicateurs de l'épidémie du Covid-19 s'affolent encore et toujours en Île-de-France. Premier signe inquiétant : le taux d'incidence (le nombre de cas confirmés pour 100 000 habitants, sur les sept derniers jours). Dans tous les départements franciliens, Santé publique France note que le "seuil d'alerte maximale" (250) est très largement franchi, depuis maintenant plus d'une semaine : en moyenne, il est désormais fixé à 346. Autour de 333,8 à Paris, à 360,7 en Seine-et-Marne, ou encore à 371,2 dans le Val-d'Oise, 405,7 dans le Val-de-Marne, et même 433,5 en Seine-Saint-Denis. Dans les Yvelines (266,4), en Essonne (318,6) et aussi dans les Hauts-de-Seine (288,2), les taux d'incidence étaient moins élevés la semaine dernière, mais se trouvent désormais bien au-delà du seuil fatidique, à la date du mardi 9 mars 2021.
La plus forte tension hospitalière de France
Par ailleurs, c'est aussi dans les hôpitaux de la région que les autorités sanitaires enregistrent une hausse de tension et une aggravation inquiétante des indices . Au mardi 9 mars 2021, Santé publique France recense une augmentation de 14% des hospitalisations pour cause de Covid-19 , et de 31% des admissions quotidiennes en service de réanimation. Au total, près de 1000 patients sont actuellement dans ces services en raison du coronavirus.
Côté tension hospitalière, l'Île-de-France est désormais à 84% de taux d'occupation de patients atteints du Covid-19. À la mi-janvier, cette tension stagnait autour des 50%. "Cela augmente depuis quelques semaines et particulièrement depuis quelques jours, c’est malheureusement beaucoup plus rapide que la légère remontée progressive qu’on observait en janvier", soutient au Parisien Stéphane Gaudry, professeur de médecine intensive en réanimation à l'hôpital Avicienne de Bobigny. L'ARS a également demandé de déprogrammer 40% des activités dans les hôpitaux.
Coronavirus à Paris et en Île-de-France : 89 morts du Covid en 24h et 824 cas en réanimation
On fait le point sur la situation à Paris et en Île-de-France. Découvrez le bilan spécifique de la région parisienne par département. On compte ce lundi 1er mars 2021, 89 décès supplémentaires en 24h et 824 cas graves en réanimation. [Lire la suite]
Aussi, la situation épidémique est particulièrement inquiétante en raison de nombreux facteurs. D'abord, il y a la présence du variant anglais, considéré comme bien plus contagieux que son prédécesseur. Depuis la mi-février, ce variant est devenu majoritaire au niveau des contaminations, représentant plus de 87,7% des cas positifs à Paris. À cela, il faut rajouter l'inquiétude de la rentrée scolaire du 1er mars, dont les effets doivent être visibles à partir de cette semaine.
Seulement, d'autres facteurs permettent d'espérer une certaine accalmie des indicateurs de l'épidémie. À commencer par le retour du beau temps et des températures printanières, ou plus douces, en défaveur de la propagation du virus. La campagne de vaccination bat son plein, avec une opération réalisée ce week-end en Île-de-France sur 70 000 personnes. En revanche, l'accélération de la vaccination dans la région semble aller bien moins vite que la propagation de l'épidémie, à date.
Si l'Île-de-France a été épargnée le week-end dernier, les autorités pourraient tout à fait décider un confinement le week-end, si nécessaire, à l'image de ce qui a été décidé dans le Pas-de-Calais. Même si le gouvernement est parfaitement conscient que confiner un territoire aussi dense et riche que l'Île-de-France reste extrêmement difficile.