Les hôpitaux et soignants déjà à bout de forces, alors que la troisième vague de l'épidémie du Covid-19 n'en est qu'à ses balbutiements. C'est en tout cas ce qu'affirme le professeur du service de réanimation de l'hôpital Avicenne de Bobigny, situé en Seine-Saint-Denis. Interrogé par France info au sujet de la pression hospitalière, ce dernier explique que les équipes de soignants sont aujourd'hui "à bout de forces", sans pour autant recevoir le même soutien de la part du gouvernement qu'au moment des premières et deuxièmes vagues de 2020.
Surtout, c'est la durée de cette troisième vague qui inquiète le chef du service réanimation. "On en a pour huit à douze semaines avec une activité très, très intense dans les hôpitaux" des régions concernées, souligne le professeur. À cette heure, dans son service de réanimation situé dans un des départements les plus touchés de l'Hexagone, le taux d'occupation atteint 150%. Pire encore, le pic des admissions liées au patient Covid devrait être là d'ici "15 jours à trois semaines". Soit peu ou prou la date prévue par le gouvernement pour commencer à lever les nouvelles mesures de restrictions dans les régions les plus touchées.
Par ailleurs, le professeur Stéphane Gaudry affirme que "cela fait une dizaine de jours qu'il y a une nette accélération avec une situation qui est de plus en plus préoccupante". Désormais, plus de place aux prévisions, "nous sommes dans l'incapacité totale de prendre en charge les malades en réanimation qui viennent de l'extérieur de l'hôpital", en raison du taux d'occupation globale largement au-dessus du seuil maximal. En réanimation, pas uniquement dans son hôpital, mais dans tous les autres services similaires d'Île-de-France, le professeur indique que "dans les 15 prochains jours les choses vont s'aggraver en réanimation".
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