Toujours plus de classes fermées en Île-de-France et à Paris. Depuis l'annonce du ministère de l'Éducation nationale, vendredi 26 mars 2021, concernant le durcissement du protocole sanitaire à respecter dans les écoles, le nombre de classes fermées en raison du Covid-19 ne cesse d'augmenter. Dans les 19 départements français sous le coup des "mesures de freinage fortes" depuis le samedi 20 mars 2021, dès qu'un cas positif au Covid-19 est détecté dans une classe, elle doit immédiatement fermer en conséquence.
Forcément, ce nouveau tour de vis du protocole sanitaire dans les écoles engendre une fermeture massive des classes, notamment en Île-de-France, la région la plus touchée par la troisième vague de l'épidémie. Selon le dernier bilan hebdomadaire publié par l'Éducation nationale, 315 sont déjà fermées dans les établissements scolaires de l'académie de Versailles, 536 dans celle de Créteil. Les rectorats, interrogés par nos confrères du Monde, précisent qu'il faudra "sans doute" attendre ce mercredi et le conseil de défense sanitaire prévu au matin pour obtenir de nouveaux chiffres fiables.
En parallèle, élus locaux et responsables syndicaux d'enseignants alertent sur la gravité de la situation actuelle. Surtout, ces derniers s'inquiètent des projections pour les prochains jours, extrêmement mauvaises. Clément Peyrottes, porte-parole du SE-UNSA pour le Val-de-Marne, indique au Monde que "sur la journée de lundi (29 mars), on a déjà 113 classes fermées, sans avoir eu toutes les remontées". Et ce n'est que le début des problèmes... "Si on ferme une classe pour chaque cas, vous pouvez compter plus de 600 classes fermées d’ici à mercredi", assure le syndicaliste.
À Paris, la situation est tout aussi préoccupante. Ce lundi matin, Patrick Bloche, adjoint d'Anne Hidalgo chargé de l'éducation, remontait 156 classes fermées dans les écoles. À ce sujet, la Mairie de Paris avait été force de proposition, avec l'idée de transposer les classes de primaires et de maternelle à l'extérieur, pour éviter les contaminations en série. Une option écartée par Jean-Michel Blanquer, ministre de l'Éducation nationale, qui souhaite de concorde avec le reste du gouvernement maintenir "coûte que coûte" les écoles ouvertes, malgré la flambée épidémique, notamment en Seine-Saint-Denis où le taux d'incidence peut monter jusqu'à 1300 dans les écoles. "Dans la plus grande improvisation, de nouvelles fermetures sont intervenues tout au long de la journée" déplore l'adjoint.
Nouvelle règle "un cas, une fermeture"
Par ailleurs, la nouvelle règle du gouvernement "un cas, une fermeture" peut convenir, tant qu'elle s'applique dans les écoles primaires et maternelles. Au-delà, il faut s'attendre à une situation ubuesque. "L'alignement de l'élémentaire est une bonne chose, mais il intervient beaucoup trop tard. On en est à courir après l'épidémie", regrette dans le Monde Hervé Lalle, directeur d'une école maternelle syndiqué au SE-UNSA. Une autre enseignante d'Aubervilliers rappelle à juste titre que dans les collèges, "on a des groupes de langues où les élèves sont mélangés (...) la moitié de mon groupe peut être évincée et pas l'autre, ça n'a aucun sens !".
Concrètement, "au rythme où l'on va, les écoles finiront par se vider d'elles-mêmes, ne serait-ce que parce que les remplaçants ne sont pas suffisants", déplore Hervé Lalle. Pour l'heure, les rectorats n'ont pas encore donné les chiffres exacts du nombre de classes fermées. Mais il faut sans aucun doute s'attendre à une explosion de ces chiffres. De quoi pousser le gouvernement à fermer définitivement les écoles ? Rien n'est moins sur.
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