La taxe foncière, un sujet brûlant pour les propriétaires français, est de nouveau sous les projecteurs. En 2024, les propriétaires subiront une nouvelle hausse de cet impôt, déjà en augmentation en 2023. Cet ajustement est directement lié à l'inflation, qui influence la valeur locative des biens immobiliers.
En 2023, la taxe foncière a connu une augmentation majeure, avec une hausse de 7,1% dans les 200 villes les plus peuplées de France. Cette tendance à la hausse se poursuivra en 2024, selon les prévisions de l'INSEE et des experts en la matière.
Pourquoi cette augmentation ? Depuis 2018, la base de calcul de la taxe foncière, c'est-à-dire la valeur locative cadastrale, est indexée sur l'indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH). Cet indice a augmenté de 3,9 % en novembre 2023, entraînant une hausse correspondante de la valeur locative. Or, cette valeur est un élément clé dans le calcul de la taxe foncière.
« La taxe foncière dépend du taux voté par la commune et l’intercommunalité appliquée à une valeur locative », explique Frédéric Zumbiehl, juriste à l'Union Nationale des Propriétaires Immobiliers (UNPI), sollicité par actu.fr. Si la valeur locative augmente, même sans changement du taux communal, la taxe augmente proportionnellement.
Ce n'est pas tout : les municipalités ont également la possibilité d'augmenter leurs taux d'imposition. Si tel est le cas, la taxe foncière pourrait connaître une hausse encore plus importante que prévu. Pour comprendre l'impact potentiel de cette hausse, il faut se souvenir de l'année 2023, où la taxe a augmenté en moyenne de 9,3 % dans les grandes villes, malgré une hausse de la valeur locative de 7,1 %.
Frédéric Zumbiehl souligne la variabilité des augmentations selon les communes, rappelant que la décision est prise au niveau local. Ainsi, en fonction de la décision de chaque commune, la hausse de la taxe foncière pourrait varier significativement.
Payée par 57% de la population, la taxe foncière représente une part importante des recettes municipales, souvent utilisée pour financer des services locaux essentiels. Pourtant, cette hausse successive affecte directement les finances des propriétaires.
Pour atténuer l'impact de cette augmentation, les propriétaires peuvent opter pour la mensualisation du paiement de leur taxe foncière. Cette option permet d'étaler les versements sur l'année, offrant ainsi une certaine souplesse budgétaire. La demande de mensualisation peut être effectuée jusqu'au 31 décembre sur le site officiel des impôts.
La taxe foncière est donc un enjeu majeur pour les propriétaires français en 2024. Avec une hausse presque certaine, il est crucial de vous préparer en conséquence pour gérer au mieux cette dépense incontournable.
Dans un rapport, la Cour des comptes propose une réforme du calcul de la taxe foncière pour mieux taxer les ménages avec d'importants patrimoines immobiliers, jugeant l'impôt actuel archaïque et inégalitaire. Le président de la Cour, Pierre Moscovici, souligne sur Capital, l'urgence de renforcer l'équité fiscale, car la fiscalité actuelle ne reflète pas la valeur économique réelle des biens, favorisant ainsi les ménages les plus riches. Cette critique se base sur le fait que la taxe foncière est calculée sur des valeurs locatives cadastrales définies en 1970 et peu mises à jour, ne tenant pas compte de l'évolution des prix immobiliers, notamment dans des villes où les valeurs ont considérablement augmenté.