Alors que la course au vaccin est lancée dans le monde entier, avec plus de 76 projets de vaccins recensés par l'OMS, le laboratoire Sanofi -détenu à 9,43% par le groupe L'Oréal et dont le siège social se trouve à Paris- avait déclaré par la bouche de son directeur général que les Etats-Unis seraient prioritaires en cas de découverte d'un vaccin contre le coronavirus.
Cette déclaration, faite au journal américain Bloomberg, avait suscité un tollé en France et en Allemagne. Le laboratoire compte plus de 16.000 collaborateurs en recherche et découverte dans le monde. Les sites de recherche et développement de l’activité Vaccins de Sanofi Pasteur sont situés à Marcy-L’Étoile/Lyon, en France, à Swiftwater, Cambridge et Orlando, aux États-Unis et à Toronto, au Canada.
Pour Paul Hudson, le président de Sanofi, "les 24 dernières heures ont été longues". S'il a expliqué que le titre de l'article de Bloomberg "suggérait de manière incorrecte" que Sanofi servirait les Etats-Unis en priorité en cas de découverte d'un vaccin, Emmanuel Macron a demandé à le rencontrer pour une explication, qui devrait avoir lieu courant de semaine. L'objectif de cette réunion sera, pour le chef de l'État, de négocier des vaccins pour la France mais aussi et surtout à l'échelle de l'Europe.
Depuis, Paul Hudson a remercié l’ensemble de ses salariés qui ont "fait un travail incroyable pour mettre Sanofi en première ligne dans la bataille contre le Covid-19", et s'excuser dans un mail interne: "J’aimerais présenter mes excuses à chacun d’entre vous pour la situation délicate dans laquelle j’ai pu vous mettre aujourd’hui vis-à-vis de nos clients, des gouvernements, mais aussi des membres de votre famille ou des amis".
Sanofi est dans une course pour trouver un vaccin, alors que l'OMS questionne la résilience des populations. Pour Michael Ryan, le directeur des questions d'urgence sanitaire à l’OMS, "il est en conséquence très difficile de dire quand nous pourrons le vaincre" mais réitère son ambition de développer et produire un vaccin "en 18 mois" et promet que "si nous venions à réussir, nous n’arrêterions pas avant que chacun ait eu accès au vaccin dont il a besoin, partout dans le monde".