Un nouveau traitement dans la lutte contre le coronavirus ? Des chercheurs français ont découvert que l'Anakinra, un médicament généralement administré aux personnes souffrant de maladies rhumatismales, en particulier la polyarthrite rhumatoïde, serait efficace contre certaines formes sévères de Covid-19. Une étude publiée dans la prestigieuse revue The Lancet, et dont les résultats encourageants devront être confirmés dans un essai plus large, comprenant plus de patients.
Un traitement qui permettrait de faire drastiquement chuter la mortalité chez des personnes touchées sévèrement, et qui réduirait également la nécessité de placer certains patients sous respirateur. "La réduction significative de la mortalité associée à l’utilisation de l’anakinra pour le Covid-19 dans cette étude est encourageante en ces temps difficiles" explique ainsi Randy Cron, rhumatologue de l’Université d’Alabama, dans un commentaire sur The Lancet à cette étude.
Celle-ci, dirigée par une équipe de médecine du Groupe hospitalier Paris Saint-Joseph, a compris deux groupes : un premier de 52 patients ayant reçu le traitement, pendant 10 jours, par injection sous-cutanée (100mg deux fois par jour pendant 72h, puis 100mg une fois par jour pendant sept jours), et un autre de 44 patients ayant reçu un traitement standard, faisant office de groupe test. Les deux groupes ont été pris en charge par la même institution et tous les patients souffraient de cas sévères. Et les résultats sont plutôt significatifs : dans le groupe traité à l'Anakinra, 25% des patients seulement ont été transférés en réanimation ou sont décédés, contre 73% pour le groupe test.
Comment ça marche, plus précisément ? Tout comme le Calquence, à lutter contre les chocs cytokiniques, cette violente réponse inflammatoire du système immunitaire débouchant sur un syndrome aigu de détresse respiratoire, en ciblant une cytokine en particulier impliquée, l'Interleukine-1. Selon les médecins du groupe hospitalier, à l'origine de cette étude, l'administration d'Anakinra a permis "une réduction statistiquement significative du risque de décès et de passage en réanimation pour assistance respiratoire par ventilation mécanique". Et de préciser qu'une diminution rapide des besoins en oxygène a été constatée au bout de 7 jours de traitement.
Un nouvel espoir donc, et un pas de plus vers l'éradication du virus, en attendant de nouveaux essais cliniques.