À quand le retour d'une troisième vague de l'épidémie du Covid-19 en France ? Pour le président du Conseil scientifique Jean-François Delfraissy, interrogé par Le Parisien mardi 15 décembre, la situation est claire : le risque d'une troisième vague épidémique n'est absolument pas "négligeable", étant donné que "le virus va continuer de circuler au fil de l'hiver".
Après le passage de deux vagues épidémiques meurtrières en Europe et en France, chacune suivie d'une période de confinement plus ou moins longue -accompagnée de plus ou moins de restrictions-, les chiffres ne sont toujours pas aussi bons que prévu. Si le président Macron a parlé d'un objectif de 5000 nouveaux cas par jour à la mi-décembre, ce nombre n'évolue plus depuis un peu plus d'une semaine, de 10 000 à 15 0000 cas quotidien. Le gouvernement a pris des décisions en conséquence, encadrant encore davantage les mesures restrictives pour les fêtes de fin d'année. Comment imaginer qu'il y aura moins de nouveaux cas Covid en janvier 2021 ?
Célébrations et saisons à risque
Pour l'heure, les marqueurs de l'épidémie et les circonstances penchent bien plus en faveur d'une reprise épidémique anticipée plutôt que retardée. En tête du classement des facteurs les plus inquiétants : la succession de la saison hivernale puis printanière.
Outre les fêtes de fin d'année particulièrement dangereuses au regard du contexte sanitaire, ce sont bien les températures toujours plus basses qui inquiètent les médecins. Le médecin épidémiologiste Mircea Sofonea, contactée par France info, affirme que "même si on sort de cette deuxième vague, ce qui n'est déjà pas gagné, l'hiver et le printemps sont des saisons où le virus circule activement (...) tous les ingrédients pour une troisième vague sont donc là" conclut-elle.
Vaccin à retardement et stratégie gouvernementale encore perfectible
Mais l'arrivée du vaccin ne change-t-elle pas la donne ? Pas pour le moment, à en croire le président du Conseil scientifique. Les conséquences de la campagne de vaccination grand public ne seraient "pas visibles avant l'été 2021" estime Jean-François Delfraissy. Il avertit sur le fait que "l'arrivée des vaccins n'aura pas d'impact sur le premier trimestre 2021 et très peu sur le deuxième", avant d'insister sur le fait que "ce début d'année (2021) ne sera pas différent de 2020".
Aussi, l'État mise tout sur une stratégie bien précise : "tester, tracer, isoler". Sauf que pour l'instant, même le ministre de la Santé l'avoue : cette stratégie "continue d'évoluer à mesure que nous apprendrons comment faire face à cette pandémie". Autrement dit, on peut encore mieux faire dans la stratégie de lutte contre la Covid-19. La campagne de dépistage massif doit démarrer dans des agglomérations dès la mi-décembre.