La lutte contre la Covid doit plus que jamais être internationale... C'est en substance ce qu'a indiqué le Président de la République Emmanuel Macron à l'occasion d'un entretien avec nos confrères du Journal du Dimanche, publié samedi 13 février. Un entretien pendant lequel le Président a expliqué travailler en étroite collaboration avec ACT-A, une "sorte de start-up mondiale" créée à l'initiative du chef de l'État, pilotée par l'OMS et comprenant une douzaine de personnes pouvant influencer sur les grandes puissances dans la campagne vaccinale mondiale.
"Nous sommes désormais engagés dans une lutte contre les variants, qui est une véritable course contre la montre. Sans une action collective internationale rapide, efficace et solidaire, nous prenons le risque que le virus nous échappe", a-t-il évoqué. Il y a donc une urgence à vacciner autant les pays les plus pauvres que les plus riches qui s'en sortent seuls. "Nous sommes dans une pandémie au sein de la pandémie, c’est le moment d’être agiles", a-t-il poursuivi, tout en ajoutant que "les pays africains nous interpellent à juste titre sur leur accès aux vaccins".
Un groupe d'intervention mondiale qui a tout de même réussi à peser sur l'accès aux vaccins pour les pays les plus pauvres : "l'initiative ACT-A aura permis de sécuriser plus de 2 milliards de doses de vaccins à bien meilleur prix que si chaque pays les avait négociés séparément, c'est en soi une réussite. Mais nous devons encore accélérer les efforts, car chaque semaine compte", a également indiqué Emmanuel Macron. Une mobilisation qui n'aurait pas permis ces actions sans le soutien des États-Unis et de l'administration Biden qui, une fois élu, a fait immédiatement réintégrer le pays au sein l'OMS et débloquer une enveloppe de 4 milliards de dollars pour aider ACT-A à financer ses projets.
Mais les États-Unis ne doivent pas être les seuls à prendre part à cette guerre contre le virus. "Nous devons travailler avec les Chinois et les Russes pour que les vaccins développés par leurs scientifiques s'intègrent à ce grand effort multilatéral contre la pandémie – dès lors qu'ils auront fait l'objet des certifications nécessaires par l'OMS", a également souligné le chef de l'État. Et de préciser, quant à la méfiance des États les uns envers les autres, induisant des blocages et autres interventions dans les livraisons de vaccin : "Nous devons exiger plus de transparence. Une science ouverte et transparente pour nous aider à comprendre les origines de ce virus et ses évolutions, mais aussi une transparence sur les contrats passés entre les pays et les entreprises pharmaceutiques".