« Pour la période du 5 avril au 2 mai inclus, l’ensemble des examens organisés par les établissements d’enseignement supérieur devront se tenir à distance ou être reportés », indiquait le ministère de l'Enseignement supérieur dans un communiqué publié le vendredi 2 avril au soir. Quelques jours auparavant, le 31 mars, l'université de Paris 1 Panthéon Sorbonne votait le passage en distanciel de tous les examens du second semestre de l'année 2021.
Décision qui n'a pas plu à François-Xavier Lucas, professeur de droit à la prestigieuse université. Il a donc choisi de l'ignorer. Le professeur a organisé un examen blanc en présentiel le 3 avril dernier, menaçant les étudiants qui refuseraient d'y participer.
Maxime (prénom modifié) explique au Monde que les étudiants de première année de master de droit des affaires et de droit bancaire ont tenté en vain de raisonner leur professeur, mais celui-ci a voulu les intimider en leur promettant de « ne pas recruter en M2 l’année prochaine ceux qui ne se présenteraient pas » à l'examen, explique le jeune étudiant. « Des cas de Covid se sont déclarés parmi nous et des cas contacts aussi, mais au regard de sa menace, les 170 étudiants sont venus et ont composé dans un amphi où aucune mesure n’a été prise. Pas un mètre entre chacun, pas de gel, aucune aération, des gens malades, des copies qui circulent à la main entre les élèves… », ajoute-t-il.
Le professeur de droit incriminé n'a pas répondu aux sollicitations de nos confrères du Monde.
Après cet examen blanc, une dizaine d'étudiants ont déclaré être infectés par la Covid-19. L'université reconnaît que les conditions d'examen n'étaient pas optimales, mais défend son professeur, qui était en droit de faire passer cet examen en présentiel à la date du 3 avril.
Christine Neau-Leduc, présidente de l'établissement, admet que le nombre d'étudiants présents pour l'examen était plus grand que ce que l'université avait anticipé. Cependant, elle assure qu'après « un moment de flottement, les personnels se sont rendu compte que l’amphithéâtre était trop petit et ont réparti les étudiants sur deux amphithéâtres ». La présidente affirme également que les distances de sécurité ont pu être respectées lorsque les élèves ont été répartis sur deux amphithéâtres, et que les lieux étaient équipés d'un « système de ventilation et d’extraction d’air », bien que les salles ne soient pas équipées de fenêtres.
Les épreuves finales de cette année universitaire à Paris 1 se déroulent du 3 au 18 mai, en distanciel. Christine Neau-Leduc explique que les élèves qui sont cas contact composeront normalement. Ceux qui sont positifs au coronavirus sont renvoyés à la deuxième session d'épreuves, comme « s’ils étaient atteints d’une autre maladie ou victimes d’un accident. »