La recherche d'un vaccin contre le Covid par spray nasal avance à grands pas ! L'Inrae et l'Université de Tours annonçaient avoir déposé le 9 septembre 2021 le brevet d'un candidat vaccin utilisant la technologie du spray nasal, et dont les résultats étaient prometteurs après une étude pré-clinique menée sur des souris et hamsters dorés, avec une efficacité à 100%. Mais où en est la recherche sur ce vaccin ? Selon nos confrères de LCI, les essais cliniques sur l'homme doivent débuter cette année, en 2022.
En quoi consiste ce vaccin ? Comme l'explique l'Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement, il s'agit d'un vaccin à base de protéines virales, fondé sur un vaccin mis au point contre la toxoplasmose et "encapsulées dans des nano-particules à base d'amidon et de lipides", rapportent nos confrères de BFMTV. L'avantage de ce vaccin réside, toujours selon l'Inrae, dans sa capacité à "couper la transmission entre individus" en agissant sur les muqueuses nasales. Et de préciser que "techniquement, le vaccin sera administrable à l'aide d'un petit adaptateur placé au bout d'une seringue sans aiguille, permettant une diffusion au sein de la cavité nasale".
"Contrairement aux vaccins intra-musculaires, seuls les vaccins à administration par voie nasale seraient capables d'éviter la présence de virus dans le nez, stade initial de l'infection", expliquent ainsi les chercheurs dans un communiqué. Et de poursuivre : "Ils induisent en effet une immunité au niveau des muqueuses nasales, porte d'entrée et lieu de multiplication du virus".
"Les expériences ont montré que le vaccin arrête très précocement la transmission. Je travaille sur des animaux qui sont infectés: deux jours après, je constate que la charge virale dans les poumons est explosive", expliquait en septembre de son côté Isabelle Dimier-Poisson, responsable de l'équipe de recherche BioMAP, à l'Université de Tours, en charge de cette étude. Elle continue : "Si je regarde la même chose sur les animaux qui ont été vaccinés et infectés, je ne retrouve aucune trace du virus dans les poumons". Un vaccin sans adjuvant dont l'objectif est "d'éviter la transmission de la maladie".
Un vaccin qui semble efficace contre tous les variants existants et à venir, puisque celui-ci ne s'attaque pas à la protéine Spike, mais à d'autres parties du virus, dont certaines communes à tous les variants : "Contrairement aux vaccins actuels, tous basés uniquement sur la protéine Spike, notre vaccin repose sur un cocktail de protéines dont certaines ne sont pas sujettes à variation", explique ainsi Mathieu Epardaud, chercheur à l'INRAE, à nos confrères de LCI. Et de poursuivre : "On peut donc espérer que cela lui permette de maintenir son efficacité contre différents variants".
Dans quelles conditions ce vaccin pourrait-il être utilisé ? Là également, Isabelle Dimier-Poisson apporte une réponse : "Notre vaccin apparaîtra sur deux possibilités : il sera soit utilisé sous forme de rappel, pour continuer à protéger des formes graves et arrêtera la contagiosité, soit utilisé en primo-intention pour les populations peu ou pas vaccinées", explique-t-elle à nos confrères de LCI.
Concernant une mise sur le marché, il va falloir attendre encore un peu, jusqu'en 2023 au moins voire début 2024, puisque des essais cliniques sur l'homme doivent être conduits pour pouvoir être autorisés par les régulateurs dans le monde. Ces essais doivent débuter plus précisément au deuxième semestre 2022, après une phase de production qui doit commencer cet automne.