Olivier Véran admettait, le 16 novembre, que la France était « très clairement dans un démarrage de vague ». Pour les experts, cette vague est déjà bien plus forte que ce que le gouvernement laisse entendre. Invité sur le plateau de BFMTV ce mercredi 17 novembre 2021, le professeur Gilles Pialoux, chef de service des maladies infectieuses et tropicales à l’hôpital Tenon, estime que l'on se trouve déjà en état d'alerte sanitaire.
Selon le clinicien, et d'après les critères fixés par les autorités de santé, « oui, on est en alerte sanitaire. (...) Mais je pense qu'on est dans une situation totalement différente de l'hiver dernier. » Gilles Pialoux évoque le taux d'incidence en hausse et la saturation des hôpitaux qui remonte, mais il alerte surtout sur des critères nouveaux, qui pourraient rendre cette cinquième vague plus dangereuse.
Si la situation sanitaire n'est pas la même que celle de l'hiver 2020, c'est que de nouveaux facteurs sont à prendre en compte, selon l'expert.
Si Gilles Pialoux espère encore pouvoir « monter notre niveau de vaccination, pour faire front à cette résurgence virale », il craint que la situation sanitaire ne s'aggrave en raison de la « circulation très importante des virus hivernaux qu'on n'avait quasiment pas vue en 2019. Et puis, on est sur une tension de l'hôpital qui est revenue à ce qu'elle était avant 2019. Ces trois éléments font qu'il n'y a pas que la vague qui inquiète. »
Son opinion est partagée par le professeur Jean-François Delfraissy, qui affirme sur France Inter que la cinquième vague « est là. (…) Il y a une accélération, c’est clair ». Selon lui, les Français doivent se montrer sérieux et continuer à utiliser les outils en place, c'est-à-dire la vaccination, la troisième dose, les gestes barrière et le pass sanitaire.
Pour autant, le gouvernement assure qu'il ne souhaite pas prendre de nouvelles mesures restrictives fortes. L'exécutif affirme qu'aucun confinement n'est prévu pour le moment.