Une question qui taraude de nombreux Français... Alors que le variant Omicron du Covid est désormais majoritaire dans l'hexagone, mais moins facilement détectable via les tests antigéniques disponibles en pharmacie et en grande surface, en autotest, jusqu'au 31 janvier, faut-il faire un double prélèvement comme le préconisent certains chercheurs, un dans le nez, l'autre dans la gorge, pour s'assurer de la fiabilité des résultats ?
La réponse est oui, selon la professeure Jennifer L. Rohn, biologiste cellulaire à l'université de Londres : "Après une série de tests de laboratoire négatifs, j'ai finalement suivi un conseil vu sur Twitter et j'ai fait un prélèvement dans ma gorge et dans mon nez (ce qui n'est pas une mince affaire avec ce bâton)", explique-t-elle dans un tweet. Et d'ajouter, alors que ses résultats sont positifs : "Si vous pensez avoir la Covid-19, pensez à ajouter l'échantillon prélevé dans la gorge".
Même constat pour le docteur Swapneil Parikh, chercheur et spécialiste en médecine interne : "Conseil important sur les tests antigéniques pour détecter Omicron. Au cours des deux derniers jours, quelques-uns de mes patients ont obtenu un résultat négatif avec un autotest antigénique en prélevant uniquement des échantillons nasaux, mais un résultat positif en prélevant des échantillons dans la gorge et le nez", indique-t-il dans un tweet relevé par nos confrères de Pourquoi Docteur ?.
Un double prélèvement particulièrement utile dans les cas de contamination au variant Omicron... Et pour cause, "le variant Omicron émerge d'abord dans la gorge et seulement ensuite dans le nez" explique le virologue belge Marc Van Ranst chez nos confrères flamands de VTM Nieuws. Et de poursuivre : "Si vous prélevez des échantillons dans le nez au début du processus de la maladie, le virus n'y est pas encore présent. Mais lorsque vous combinez cela avec un prélèvement dans la gorge, vous avez plus de chances d'être testé positif".
Un test salivaire qui serait également plus efficace dans la détection de cette souche... Selon une étude publiée en pre-print sur medRxiv le 24 décembre dernier, cela semble être le cas : celle-ci a consisté à observer différentes personnes ayant contracté différentes souches du virus et à leur faire faire plusieurs tests salivaires et nasopharyngés. Et les résultats sont sans appel : les tests PCR par prélèvement nasopharyngé sont efficaces à 100% dans la détection du virus concernant la souche Delta, et à 71% concernant le variant Omicron.
Pour les tests salivaires, les résultats sont inversés : "pour le variant Omicron, les tests salivaires étaient fiables à 100 %", explique l'étude, contre une fiabilité de 86% pour le salivaire dans la détection de la souche Delta. Un double prélèvement est donc un bon moyen de s'assurer d'une contamination au variant Omicron. Mais une étude qui devra tout de même être validée par des paires.