Les Jeux Olympiques de Paris 2024 approchent, et avec eux, la préparation des athlètes olympiques s'intensifie de mois en mois, pour être prêts à récupérer le maximum de médailles du 26 juillet au 11 août 2024. Nous avons choisi de rencontrer une dizaine de sportifs français, déjà qualifiés ou qui tenteront de décrocher leur qualification durant les derniers mois avant la compétition, pour vous faire découvrir leur passion et leur univers ! Une occasion d'en savoir plus sur certaines disciplines moins connues du grand public ou ajoutées récemment au programme olympique, et de soutenir les athlètes qui vous auront touché !
Pour débuter cette série, nous sommes partis à la rencontre de Khalil Chabouni, qui a évoqué son sport, le breaking, ses espoirs et ses attentes pour les Jeux de Paris 2024, au micro de Sortir à Paris. Originaire de Montpellier, il pratique le breakdance depuis près de 20 ans et s'entraîne à l'INSEP (Institut national du sport).
Paris 2024 : histoire, programme des épreuves, athlètes, le breaking aux Jeux Olympiques
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C'est une danse, qui vient d'une culture plus globale qu'on appelle la culture hip-hop, ultra connue qui englobe aussi le rap par exemple. Elle s'est inspirée de plein de choses et aujourd'hui, en plus d'être une discipline artistique, c'est aussi une discipline sportive puisqu'elle est entrée aux Jeux Olympiques de Paris !
Pour faire simple, le jury, composé de 9 jurés, a une tablette avec des critères (la musicalité, la technique...), il y a ce qu'on appelle un "fader" (bouton de commande), et ils peuvent, via ce curseur donner le vainqueur. Donc c'est quand même plutôt simple, et plus on remplit les critères, mieux on est notés. C'est un système qui est comparatif.
Alors on ne fait pas de choré, c'est plutôt freestyle comme danse, après on a quand même effectivement ce qu'on appelle des "codes", c'est-à-dire qu'on a des chemins qui reviennent souvent et on peut préparer nos armes, un peu à l'avance. Le but, c'est d'arriver justement à s'adapter avec la musique, parce que dans un battle, on ne connaît jamais le son en avance. Après, il y a des classiques, de breakbeat et de musiques qu'on connaît évidemment, mais le DJ peut jouer ce qu'il a envie, à tout moment. On a des techniques qu'on affine au fur et à mesure de l'entraînement et qu'on essaye de placer en battle.
Le moyen qui nous reste nous pour se qualifier en tant que Français, ce sont les TQO, des tournois de qualification olympique. Il y a deux événements, un à Budapest fin mai, un à Shanghai fin juin, et dans ces événements-là, on prend des points, et ils prendront le top 10 ! Il y a déjà 6 qualifiés, plus 10 qui seront issus des TQO. Le jour des Jeux Olympiques, le 9 et 10 août, il y a aura un top 16 filles et un top 16 garçons.
C'est une petite excitation sympa ! Franchement, je vis le truc à la cool, c'est vrai qu'on a quand même pas mal de pression parce que c'est en France et tout le monde veut qu'on ait la médaille, mais après en réalité, il ne faut juste pas oublier que de base, c'est de la danse, c'est du kiff avant tout ! Je me dis que c'est chez nous donc on a tous envie d'y aller, déjà rien que pour ça, mais ça va, je le vis bien, je dors bien !
En vrai, ça a rajouté des événements, ça nous a aussi propulsés dans quelque chose de plus reconnu. Depuis que c'est aux Jeux, on ressent un peu plus de reconnaissance par rapport à cette danse, notamment l'entrée à l'INSEP, quand même, c'est incroyable ! De se dire que c'est né dans la rue et qu'aujourd'hui, on intègre une structure pareille où il y a tous les athlètes olympiques qui s'entraînent, on a un suivi médical de qualité, c'est que du plus, moi, je vois ça comme du plus pour cette discipline.
Aujourd'hui dans le breaking, il n'y a pas une concurrence qui est beaucoup plus forte que les autres, il y a des Hollandais qui sont vraiment forts, les Japonais, c'est des tueurs à gages, il y a un Canadien en ce moment, il fait des finales partout où il va, donc en vrai il n'y a pas une nation plus forte que les autres. Il y a du break partout sur le globe, on en trouve même au fin fond de l'Afrique et c'est ça que je trouve incroyable, c'est que cette culture a touché tout le monde, aujourd'hui ça break partout ! Après, il y a les classiques évidemment, les Américains, les Coréens, les Japonais, mais le champion olympique peut être de n'importe quelle nationalité en fait.
C'est trop bien, on est chez nous ! Et quand t'es chez toi, tu te sens bien, en tout cas, moi, c'est ce que ça me fait. Se préparer à la maison, ce sont les conditions les plus optimales qui soient, à mon sens, c'est une chance et une très belle opportunité. On est chauvins, c'est notre culture, c'est aussi pouvoir dormir chez soi, ça n'a pas de prix !
Malheureusement ! Je pense, simplement parce qu'aujourd'hui, j'ai 31 ans. Si ça avait été reconduit en 2028, 35 ans, quand on prend soin de soi, c'est un âge où on peut breaker, après 2032, on ne sait pas ce qu'il en est, et là, je pense que ça va être complexe pour moi ! Donc, effectivement, c'est ma seule chance de remporter une médaille, je dirais même avant ça, c'est ma seule chance de participer aux Jeux Olympiques, parce que tous les danseurs ne pourront pas le dire. C'est ce qui rend le truc un peu plus unique et magique !
Après, je suis un peu déçu que ce ne soit pas renouvelé, mais quel pouvoir j'ai pour faire changer les choses ? Pas grand chose, à part tout déchirer à Paris et leur faire comprendre que c'est une erreur !
Elle est atypique ! Je suis d'une génération où quand j'ai connu le break, quand c'est arrivé en France, dans les années 2002-2003, il n'y avait pas Youtube, on n'avait pas les outils qu'on a maintenant comme Instagram ou Facebook. Donc, j'ai vu des danseurs breaker dans le quartier où j'habitais, à La Paillade, à Montpellier, en bas des blocs. Moi, je faisais du taekwondo, j'ai toujours aimé le sport, depuis que je suis tout petit, mes parents m'y ont initié très tôt et voir les danseurs m'a tout de suite intéressé !
Il y avait un côté athlétique, mais en même temps un peu familial avec la musique et ma mère m'a emmené au Battle of the Year (compétition internationale) et quand j'ai vu l'événement, c'était un peu comme une révélation. J'ai dit, "c'est ça que je veux faire" ! Du coup, j'ai commencé à m'entraîner, à rester avec eux, j'avais mon grand cousin qui breakait aussi, et de fil en aiguille, j'y ai passé beaucoup de temps.
Beaucoup de choses ! Déjà, ça m'a apporté une détermination, des valeurs de tolérance et d'ouverture d'esprit, le fait de ne jamais abandonner. Parce qu'en fait, on est beaucoup autodidactes, on doit beaucoup apprendre seuls, surtout au début, donc tu tombes et tu recommences, on s'est tous blessés plein de fois et même avec des blessures, on dansait. Ça m'a aussi donné un crew, qui est aujourd'hui une deuxième famille pour moi, j'ai rencontré plein d'amis, j'ai voyagé énormément.
Et puis ça m'a apporté un métier évidemment, en plus de ça ! C'est vrai que je le dis en dernier, parce que pour moi, de base, c'est juste du kiff, t'as envie d'être reconnu dans ce milieu, mais aujourd'hui, en plus de mes études, c'est aussi mon métier, c'est comme ça que je gagne ma vie !
Plein de danseurs m'ont inspiré notamment toute l'ancienne génération, les Aktuel Force, Vagabond, les Pockemon Crew, aussi les anciens de mon crew, Legiteam Obstruxion. Et après, il y a des athlètes, quand je vois Mohamed Ali, qui pour moi est un exemple de sportif qui arrive à allier ses valeurs avec sa pratique, c'est incroyable. Zizou aussi !
Ce qui m'a marqué, c'est Gare de Lyon et Châtelet-Les Halles. Quand je suis arrivé à Paris, la première fois, c'était en 2005, ça faisait 3 ou 4 ans que je breakais, j'avais 13 ans et je suis arrivée de Montpellier à Gare de Lyon, et il y avait des breakdancer qui s'entraînaient. C'est vrai que nous à Montpellier, on s'entraîne dans la rue et à l'époque à Paris, ça s'entraînait dans les galeries, donc à La Défense aussi. Aujourd'hui, bon, c'est plus trop possible...
Moi, je recommande le CENTQUATRE, parce que c'est un lieu ouvert, pour débuter, c'est quand même cool, on peut faire des rencontres. Bon, après, le break au début, c'est très dur, donc il ne faut pas abandonner, pas lâcher, persévérer. Et puis il y a une petite salle aussi à Couronnes, un gymnase où ça s'entraîne, je recommande aussi, il y a beaucoup de monde, c'est sympa. Mais petite préférence pour le 104 quand même ! Ça ressemble beaucoup à des endroits où j'ai pu m'entraîner dans le Sud, petit coup de cœur !
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Quand vous commencez, posez-vous la question de pourquoi. En réalité, ce que je peux voir, c'est que les jeunes sont vraiment pollués par trop d'Internet et trop de réseaux, mais il faut un peu plus partager ! Il faut un peu s'en détacher et pas breaker pour avoir les millions de vues et les abonnés, faut breaker parce que t'en as envie, que t'as des objectifs. Est-ce que tu kiffes ce que tu fais ? C'est la première des choses. Qu'est-ce que tu as envie de laisser à cette danse ? Mon conseil, c'est vraiment détachez-vous de la "fame".
"Y'a un moment, faut plus réfléchir" ! (rires)
Je suis assez nature, j'aime beaucoup les couchers de soleil et il y a un endroit à Fontenay-sous-Bois, pas loin de là où je vis, c'est le Parc des Beaumonts. Je recommande pour un petit apéro ou une petite balade !
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