Les Jeux Paralympiques de Paris 2024 approchent, et avec eux, la préparation des athlètes qui s'intensifie de jour en jour, pour être prêts à récupérer le maximum de médailles du 28 août au 8 septembre 2024. Avant les Jeux Olympiques, nous avons choisi de rencontrer une dizaine de sportifs français, valides ou handisport, pour vous faire découvrir leur passion et leur univers ! Une occasion d'en savoir plus sur certaines disciplines moins connues du grand public ou ajoutées récemment au programme olympique, et de soutenir les athlètes qui vous auront touché !
Pour la dernière interview de cette série, nous sommes partis à la rencontre de Badr Touzi, qui a évoqué son sport, le lancer de poids, ses espoirs et ses attentes pour les Jeux de Paris 2024, au micro de Sortir à Paris. Athlète handisport membre de l'équipe de France depuis 10 ans, il est plusieurs fois médaillé européen, finaliste des Jeux Paralympiques de Rio.
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C'est un sport de force et de technique, il faut lancer l'engin le plus loin possible dans une aire qui fait 2m13 de diamètre.
C'est à la performance, les trois premiers qui vont le plus loin auront une médaille !
Pour l'athlétisme, elles ont lieu au Stade de France, moi je lance le 7 septembre en soirée (NDRL : 20h25 en F63) ! J'ai jamais lancé là-bas donc ça va être quelque chose de magique ! En plus, il y aura la famille, les amis, ça va être dingue !
Le Stade de France, le lieu d'accueil de concerts et événements sportifs à Saint-Denis (93)
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Pour moi, il y a un Anglais qui est au-dessus, mais sinon je pense que c'est largement jouable au niveau de la médaille d'argent ou de bronze. Il y aussi un Ouzbek et un Iranien, mais le premier, il est vachement costaud ! Après c'est un concours, on ne sait pas ce qui peut arriver, mais il a de l'avance un peu.
Pour l'instant, j'ai pas encore de pression mais je pense que je vais l'avoir juste avant de lancer, mais c'est juste que tu es à domicile, donc il faut que tu fasses honneur à ton pays !
Les personnes qui participent aux Jeux Olympiques, ils ont toutes leurs aptitudes physiques, donc au niveau de la performance, on va être moins performants, mais par rapport à des gens lambda ou au niveau régional, on est au-dessus. Mais voilà niveau Élite, on y sera jamais, on ne sera jamais comme les valides.
Je pense qu'il y a de plus en plus de médiatisation autour du paralympisme, j'ai vu une nette augmentation, il y a un gros effort et un engouement aussi. Ça ne peut qu'évoluer, on a de plus en plus d'interviews, de personnes qui nous parlent des Jeux qui vont être grandioses à la maison, c'est cool !
Moi je faisais de l'athlétisme avant mon accident, du saut en hauteur, pas du lancer de poids ! J'étais voué à une carrière d'athlète de haut niveau, j'allais à l'INSEP, après on sait pas mais j'étais dans les meilleurs nationaux et puis j'ai eu mon accident, avec la colonne vertébrale touchée, la moelle épinière comprimée. Heureusement, elle n'a pas été sectionnée, donc je suis paralysé de la jambe gauche, j'ai moins de force, une atrophie musculaire. J'ai connu le handisport un peu tard mais je suis pas allé directement vers l'athlétisme.
J'ai fait un sport doux comme la natation et ensuite j'y suis retourné assez naturellement parce que je travaillais dans un CREPS (Centre de Ressources d'Expertise et de Performance Sportive) avec un groupe de lancer de poids et je me suis greffé à eux. J'étais le seul handi mais ça s'est bien passé, je me suis dit que c'était possible que je fasse les Jeux en 2016 et je les ai faits ! Donc j'ai continué mais je pouvais pas reprendre la hauteur parce que j'ai des broches dans le dos et c'est dangereux. Je suis allée dans une discipline où on utilise un peu moins le dos.
En fait moi je préfère le disque mais sur cette paralympiade, il n'y a que le poids dans ma catégorie de handicap ! Le disque ça va plus loin, c'est plus beau, le poids j'aime bien mais en France c'est pas culturel, c'est pas quelque chose que les gens font.
À la phase finale, quand on va de l'avant vers l'arrière, en fait, les gens qui vont avoir une jambe forte, ils vont pouvoir pousser. Moi, je mets tout sur ma jambe droite, quasiment donc c'est la seule particularité. En musculation aussi, j'ai moins de force sur la jambe gauche.
Beaucoup de choses, j'ai beaucoup voyagé, les émotions du sport, c'est quelque chose aussi, avoir des médailles, c'est pas rien !
Aux Jeux Olympiques ou Paralympiques, il y a des personnes qui font des choses incroyables, qui dépassent leurs limites, qui battent des records. Je dirais là dernièrement, il y a un Américain (Ryan Crouser) qui a fait 23m56 aux 7 kilos, c'est le record du monde actuel, c'est fou !
Par exemple, en hiver, quand il n'y a pas beaucoup de compétitions, on fait du bi-quotidien (deux séances par jour) le mardi et le jeudi, donc on s'entraîne peut-être 7 fois par semaine. Et en temps normal on s'entraine 5 fois. À l'arrivée des compets', ça dépend de la programmation mais ça demande de la force, de la technique et du cœur aussi. Donc c'est un peu complet même si on fait pas du cardio comme un mec qui fait du 1500m mais quand même, faut être un athlète !
Il faut faire un peu plus d'1m80 parce que plus tu es grand, mieux c'est, mais tu peux te débrouiller en dessous aussi.
Ici, à Cergy, au stade des Maradas (Entente Agglo. Cergy-Pontoise Athlétisme), c'est ma ville ! En plus, ils viennent de faire une halle couverte, franchement, on a un bel outil pour se préparer.
Je dirais qu'il faut commencer jeune parce que c'est un sport à maturité tardive. La force, on l'a après mais au niveau technique, on acquiert des sensations au fil des années. Lancez-vous, si vous êtes prêts à gagner des miettes ! (rires) Faites pas du foot ni du basket, ça rapporte rien ! Non mais si tu aimes, lance-toi !
Bah je leur dirais de venir à l'entraînement et c'est vous qui allez être en situation de handicap, pas moi ! Parce que je vais vous montrer que je vais plus loin que vous dans un lancer ! En paralympique, il y a des performances de malade, il y a du vrai niveau !
Je suis de confession musulmane, donc je dis "Bismillah" avant de faire quelque chose et je récite un peu de Coran, ça m'apaise.
N'hésitez pas à venir voir les Jeux Paralympiques, c'est du 28 août au 8 septembre, essayez de prendre vos places pour venir nous encourager !
Une crêperie près de Place de Clichy, la Crêperie de l'Etoile, chez Saïd, si tu veux te réconforter !
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