Le Grand Palais propose une rétrospective du travail d'Andy Warhol sur le portrait. A voir du 18 mars au 13 juillet.
Si Andy Warhol avait vécu au début du XIXe siècle, il aurait pu être David, le
portraitiste de Napoléon. S'il avait vécu au XVIIe, il aurait
probablement été Rigaud, le peintre officiel de Louis XIV. A la manière
d'un Léonard, il a réactualisé le thème de la Madone à l'enfant. Les
bouteilles de Coca-Cola et les boîtes de soupe Campbell, qui ont fait
sa renommée pour le grand public, éclipsent parfois la thématique
centrale de l'œuvre d'Andy Warhol : la représentation du visage humain.
Pendant la seconde partie du XXe siècle, Andy Warhol a été le portraitiste des grands de ce monde. Des stars de la musique et du cinéma (Brigitte Bardot, Mick Jagger, Sylvester Stalone), des artistes (Man Ray, Keith Haring), des couturiers (Valentino, Yves Saint-Laurent, Sonia Rykiel), des personnalités de la jet-set (Stéphanie de Monaco, Gunther Sachs, Gianni Agnelli), des hommes politiques (Willy Brandt, Edward Kennedy), ils ont tous été croqués, photographiés ou filmés par Andy Warhol.
Cent trente œuvres sont exposées au Grand Palais,
parmi le millier de portraits qu'il a peint dès le début des années 60.
La scénographie, sobre et élégante, met en valeur le travail très
coloré de l'artiste, sa quasi obsession pour le tape-à-l'œil. Mais au
détour des nombreuses salles d'exposition, on se demande parfois si ce Warhol n'est pas le plus grand des imposteurs, un petit futé qui aurait trouvé la recette du
succès avec ses portraits sérigraphiés de stars qu'il vendait une
fortune. Quelques mètres plus loin, transporté dans l'univers de
l'artiste, on change d'avis : il y a quelque chose de magique dans sa
façon de sublimer les visages. Du génie ? Pourquoi pas. Du talent ?
Peut-être. De l'intelligence ? Evidemment.