Bob Dylan à la Cité de la Musique : un décevant retour sur les années phares du chanteur

Par · Publié le 11 mars 2012 à 18h27
Depuis mardi dernier, la Cité de la Musique vibre aux rythmes d’un des plus grands mythes de l’histoire du rock : Bob Dylan. Centrée sur une des périodes phares de la carrière de l’artiste, « Bob Dylan, l’explosion rock 61-66 » tente de reconstituer, bien maladroitement, ces quelques années qui ont changé à jamais l’image du jeune américain passionné de folk songs.
Nombreux sont les admirateurs du célèbre chanteur à la voix nasillarde. Depuis ses débuts en 1961, il n’a cessé de renouveler le mystère autour de sa propre personne, augmentant ainsi la fascination de ses fans, à travers le monde entier. Le phénomène Dylan (car il s’agit bien, dans les années 60, d'un « phénomène », tant le chanteur a eu de l’importance dans le monde de la musique contemporaine) fait ainsi aujourd’hui l’objet d’une exposition à la Cité de la musique, succédant ainsi à Jimi Hendrix, John Lennon, Serge Gainsbourg et Georges Brassens.

C’est ainsi avec impatience que nous avons attendu l’ouverture de l’exposition « Bob Dylan, l’explosion rock 61-66 », menée par Robert Santelli, directeur du Grammy Museum de Los Angeles, et amateur éternel de rock. Ce (rapide) retour sur les 5 années maîtresses de la carrière du chanteur vous permettront de découvrir, si vous ne vous y êtes jamais intéressé, les grandes lignes du début de carrière de Dylan : de son arrivée à Greenwich Village, des étoiles dans les yeux et des fleurs pour Woody Guthrie dans les mains, jusqu’à l’enregistrement de son fantastique Highway 61 Revisited, en passant par ses rencontres inopinées avec Françoise Hardy, Johnny Hallyday, ou Hugues Aufray.

C’est un couloir, aux lumières bleutées, rempli de photographies inédites qui accueille les visiteurs. Signés Daniel Kramer, ces quelques 60 clichés attendrissants pris entre 1964 et 1965 vous feront découvrir une face cachée de Dylan: l’être humain. Sourires, éclats de rire, moments d’intimité… Robert Zimmerman, de son vrai nom, était un homme, avant d’être Bob Dylan, l’idole des jeunes, provoquant hystérie et mouvements de foule. De très beau clichés sont à savourer, notamment ceux de l’enregistrement de Bringing all back home, ou les moments privés en compagnie de Joan Baez, réalisés avec passion par un Kramer, qui, aujourd'hui âgé de 80 ans, ne cache toujours pas son admiration pour celui qui lui a ouvert les portes de son intimité, 1 an durant, alors que le succès le frappait de plein fouet.

Si ce long couloir vous fascine, profitez-en : le reste de l’exposition ne mérite pas le bruit qu’il provoque dehors. Quelques images de concerts (mais très peu), pas de documents d’archives, beaucoup de vinyles, de coupures de presse, et quelques enregistrements radios certes, amusants.Toutefois, on est déçu par les commentaires qui semblent répéter toujours le même discours sur la folk musique et les protest songs, et par les salles qui semblent combler leur manque de contenu par des polos d’Elvis Presley, par exemple.

Si l’ensemble peut paraître enthousiasmant pour un novice, il est navrant et redondant pour un passionné. Pour ceux qui ont déjà lu les Chroniques de Dylan publiées en 2004, qui ont déjà vu le documentaire signé Martin Scorsese, No Direction Home, passez votre chemin : vous n’apprendrez rien.

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