On pourrait croire que la photographie est réaliste, mais il n'en est rien. Car la personne derrière l'objectif fait systématiquement des choix de cadrage ou de lumière, car il y a forcément des objets en dehors du cadre ou cachés dans une ombre, la photographie n'est en rien fidèle au réel. Pourtant, elle est bien souvent utilisée comme preuve au tribunal, dans les manuels d'histoire, au service de croyances religieuses... Onze cas sont ici étudiés.
Alphone Bertillon est devenu célèbre grâce à ses photographies de
crimes : au service de la police de Paris, il se rend sur les lieux du drame, met en place son dispositif à deux mètres au-dessus du cadavre et le photographie de face, en plongée. Sur ses images, des hommes et des femmes tout justes assassinés, encore chauds, baignant dans leur sang. Image fugace d'une situation complexe, ses photographies sont les premiers pas de ce qui deviendra la restitution en trois dimensions des scènes de crimes.
Autre exemple édifiant, l'image du Saint-Suaire par Secondo Pia : en développant la photographie du suaire qui était censé avoir enveloppé le Christ, le photographe a vu la révélation de la forme d'un homme, semblable à l'image que l'on se faisait du fils de Dieu. Plus tard, des analyses ont prouvé que le suaire ne datait que du XIIIème siècle ; mais le mal était fait, la photographie était devenue une preuve ultime et sacrée.
L'exposition explore ensuite des photographies "avant-après" de paysages bombardés, ou encore des portraits de personnes sur le point d'être injustement exécutés par le pouvoir russe ; en somme des photographies documentaires qui questionnent leur propre rôle. C'est très intéressant, émouvant et fort bien expliqué : à voir !
Informations pratiques :
Images à charge
Au Bal, 6 impasse de la Défense, métro Place de Clichy
Tarifs : 6 (tarif plein), 4 (tarif réduit)
Du 4 juin au 30 août 2015
Dates et Horaires
Du 4 juin 2015 au 30 août 2015
Lieu
LE BAL
6, Impasse de la Défense
75018 Paris 18
Tarifs
tarif réduit : 4€
tarif plein : 6€