Après une dispute, Sarah Anderen (Audrey Tautou) ne rentre pas à son domicile où l’attendent son mari (Benoît Magimel) et leurs deux enfants, Manon et Clément. Elle n’est jamais arrivée sur son lieu de travail et personne ne l’a plus jamais revue.
Que s’est-il passé ? Un an plus tard, alors que le mystère demeure entier et que la famille dépérit, Paul décide de retrouver Saint Malo, sa ville natale, où son frère lui offre du travail.
Enfuie ? Morte ? La disparition de la jeune-femme n’a laissé de trace que le doute qui consume à petits feux les membres de la famille. Ils vont devoir faire face, apprendre à vivre avec ce puzzle inachevé. Dans cette Bretagne aux paysages bruts et vertigineux et pourtant bienveillants, les Anderen commencent un nouveau départ.
Ce déménagement permet à Paul de se rapprocher de son aîné, de récréer avec lui une relation restée en suspens, de nouer de nouvelles amitiés. A travers des rencontres inattendues, des compagnons d’infortune, il retrouve bientôt l’espoir de lendemains meilleurs.
Pas plus que Paul, le spectateur ne sait ce qu’est devenue Sarah. Une enquête a été menée dans laquelle il a été le principal suspect ; Ni cette piste ni aucune autre n’a abouti. L’absence de réponse rend la peine des Anderen plus lourde encore. Paul culpabilise d’avoir eu cette dispute, serait-il plausible qu’elle soit à l’origine de ce départ ? Éventuellement le départ d’une épouse mais certainement pas d’une maman… pas de Sarah. Manon et Clément sont terrorisés à l’idée que leur maman ait pu les oublier, les abandonner.
Cette disparition totale, brutale, nous rappelle celle de Loïc dans Je vais bien ne t’en fais pas. Après une « engueulade » avec ses parents, l’adolescent disparaissait laissant derrière lui une sœur jumelle complètement désemparée. Il résulte que la coïncidence n’en est pas une puisque, à l’origine de ces deux longs métrages, un auteur : Olivier Adam. L’adaptation cinématographique des Vents contraires est signée Jalil Lespert mais de nombreux autres détails sont signés Adam : la thématique de la disparition bien sûr mais également les paysages marins, les relations parents-enfants et la place de la musique dans le film… D’ailleurs, l’absence de dialogue n’a jamais été aussi parlante qu’avec cette bande originale (composée par Dj Pone et David François Morand), poignante, bouleversante, enivrante.
Quelques belles scènes lumineuses contrastes avec d’autres un peu plus latentes. L’apparition du déménageur éclaire, non seulement l’histoire mais également les personnages. Il est comme une bougie dont la lueur des flemmes viendrait éclairer, réveiller Paul et sa relation aux autres. Mais à l’instar de beaucoup des personnages du film, il n’est qu’un passage : Justine, Yamine, Mme Pierson… chacun porte une clé de la rémission de cette famille… Jusqu’à découvrir la vérité.
Avec une première collaboration dans 24 mesures, Benoît Magimel rejoint Jalil Lespert pour ce nouveau film, Des Vents contraires. Le casting est d’ailleurs vertigineux. A ses côtés, Audrey Tautou, Isabelle Carré, Antoine Duléry, Ramzy Bedia… Une belle affiche pour honorer le roman d’Olivier Adam et même si l’histoire est une réécriture du livre, on retrouve les émotions qui constituent sa matière première.