Turn me on : le film de la semaine

Par · Publié le 25 janvier 2012 à 11h18
Turn me on ! Un petit village de Norvège, notre époque. Les tribulations d’une adolescente qui explore maladroitement son corps et sa sexualité. Aujourd’hui, mercredi 18 janvier en salles.
Si vous étiez fan des premières heures de Twilight, baisers chastes et caresses rétiniennes alors Turn Me On ! pourrait bien vous choquer, terriblement. Ici aussi le personnage central est une fille, âgée de 16 ans, et vit dans un patelin reclus. L’analogie s’arrête là. Alma, est une adolescente normale (bières et fêtes entre copains) à ceci près qu’elle a une sexualité très, très, éveillée (on le comprend dès la première scène, c’est une grande adepte de la hotline). Alma est donc une jeune fille curieuse de son corps, qui vit dans un patelin « à la noix » et qui attend de vivre le grand amour avec Arthur, un camarade de classe. Quand une soirée est organisée à la MJC du « quartier » et que celui-ci lui montre son sexe, elle devient très vite Alma-la-bite. En racontant à ses copines, cette histoire (sans suite), elle signe son exclusion sociale. Arthur nie, ses amies la renie et elle devient vite le sujet de moquerie de toute l’école voire du village. Comme un malheur n’arrive jamais seul, Alma enchaine les maladresses les unes après les autres, et du porno à la masturbation, sa mère finit par la prendre pour une nympho.

Si ses pulsions lui jouent des tours, elles nous font beaucoup sourire. La solitude lui fait définitivement perdre le contrôle de ses hormones et le ridicule des situations ne fait qu’augmenter notre affection pour cette petite Alma perdue.
Ce premier long métrage de Jannicke Systad Jacobsen, est l’adaptation d’un roman très populaire en Norvège. Là-bas, comme ici d'ailleurs, il n’est pas commun de parler aussi ouvertement de la sexualité des adolescents. Le livre est plus explicite, plus cru : la retranscription telle quelle n’était pas possible à l’écran. Néanmoins, l’exercice est plutôt réussi car il aborde cette délicate thématique avec humour et honnêteté. Si le personnage principal avait été un garçon, peut-être aurait-il moins retenu l’attention : on imagine plus aisément un adolescent avec des revus pornos sous son lit et appelant le téléphone rose en cachette pour explorer sa sexualité naissante. Ici, c’est une fille « l’obsédée » est c’est tant mieux. Le visage angélique d’Helene Bergsholm contraste avec son besoin persistant de sexe et son imaginaire commence à rapidement prendre le pas sur la réalité, à tel point qu’elle nous embarque aussi dans ses fantasmes à la fois enfantins, naïfs et intimes. Il est rafraichissant d’avoir un personnage qui partage tout cela avec nous sans qu’il soit pour autant un pervers, un maniaque débridé et lubrique.

Turn me On ! signe donc un nouveau genre au cinéma où les premières fois et le sexe sont dédramatisés et on aime cette version d’une jeunesse qui fait des erreurs, qui perd un peu la tête mais qui au bout du compte, s’assume et assume avec franchise et légèreté.

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