Let my People Go !, une comédie à découvrir au cinéma dès aujourd'hui.
Contrairement à ce que le titre pourrait laisser croire,
Let my People Go est un film français. Plus qu'une question d'origine ce premier long métrage de
Mikael Buch est avant tout une question de générations. Oui mais pourquoi cette référence à la fameuse chanson de Louis Amstrong me diriez-vous ? La réponse, chacun des personnages, avec ses crises et ses angoisses, pourrait nous la fournir. Burlesques et attachante, sincère et cocasse, ils forment une famille un peu fêlée qui tente de réparer ses fêlures.
Ruben (
Nicolas Maury), le personnage principal fait partie de cette génération qui, pour assumer son identité (sexuelle) contrarie son affiliation religieuse. Juif et gay, il est parti s'installer en Finlande pour s'éloigner d'une famille un peu dingue... Un " accident ", sur son parcours de facteur, une mésentente avec son amoureux des fjords et le voilà de retour chez ses parents à Paris. Doté d'une malchance entêtante, il devra faire face à des situations plus rocambolesques les unes que les autres ! S'il fait tomber son neveu de la balançoire, casse la voiture de son frère, assiste à l'évanouissement de sa mère, ce n'est que le début de ses pérégrinations familiales. Si bien qu'il finira peut-être par perdre définitivement l'être qu'il aime le plus au monde...
Let my people go ! semble avoir été tourné dans une autre époque. Les clichés des paysages nordiques, l'appartement rétro des parents de Ruben, les flashbacks, contribuent à la légèreté du film. Les relations qu'entretiennent les membres de la famille rendent les scènes encore plus cocasses. Parfois même surréalistes. Au milieu de tout cela, une vraie question : comment être soi-même quand tout nous pousse à faire semblant, à jouer un rôle que les traditions, la famille, la vie, nous attribuent ? Le frère parfait, la mère castratrice, la sœur rebelle... Let my people go ! montre qu'il n'y a pas d'équation miracle puisque chacun, à sa façon, trouve un moyen de fuir ses responsabilités.
Nicolas Maury est tout à fait lumineux dans le rôle de Ruben sur qui le destin s'acharne. Il garde la tête haute malgré les élucubrations de ses proches. S'il avait décidé de partir en Finlande pour s'éloigner de ce carcan, tout lui revient en pleine figure dès l'instant où il pose les pieds à l'aéroport. Comme un signe du sort, ses bagages ont d'ailleurs été égarés. Les problèmes peuvent commencer...
Un moment réjouissant pour bien terminer l'année.