Entre Noël et le Jour de l'An, vous vous dites que vous avez bien d'autres choses à faire que de squatter une salle de cinéma. Vous remettre de votre première orgie de nourriture pour vous préparer à la suivante, préparer votre liste de résolutions, sont en tête de liste. Néanmoins, pour faire d'une pierre deux coups, il serait judicieux au contraire de vous préserver 1h25 de plaisir égoïste à Saint-Germain-des-Prés.
Pourquoi ? Le Saint-Germain-des-Prés est l'une des rares salles parisiennes à avoir programmé Sugar Man, l'autre étant l'UGC des Halles... Il est peu probable que le film reste plus d'une semaine à l'affiche. Il serait risqué de remettre à demain ce qui passe aujourd'hui. D'ailleurs, vous n'en avez peut-être pas conscience à l'instant T, mais vous avez vraiment envie de découvrir ce documentaire.
Pourquoi ? L'argument majeur c'est bien sûr l'histoire incroyable et authentique d'un artiste appelé Sugar Man. Inconnue en Amérique, sa musique à traverser les continents pour atterrir en Afrique du Sud et devenir la bande son de l'Apartheid. Après deux albums, Cold Fact en 1970 et Coming From Reality en 1971, deux flops aux Etats-Unis, l'artiste a complètement disparu sans jamais rien savoir de son succès ailleurs. Les rumeurs les plus folles circulent à propos de sa mort.
On dit de lui qu'il a le talent de Bob Dylan. Succès post-mortem ? Cet " American Zero, South African Hero " au destin invraisemblable mérite sinon pour son histoire, au moins pour sa musique, que l'on découvre le premier film de Malik Bendjelloul. A travers ce documentaire, il revient sur l'enquête de deux hommes décidés à remonter sa trace. Une BO, des images d'archives, des témoignages et Sugar Man, le poète des quartiers pauvres, sort subitement de l'ombre et avec lui tout son talent et toute son humanité.
Voilà pourquoi.
Sugar Man a remporté le prix spécial du jury et le prix du public au Festival du Film de Sundance.