Liron Ben-Shlush, actrice principale et scénariste du film Chelli (et femme du réalisateur Asaf Korman) raconte ici une partie de son histoire et de son lien avec sa sœur handicapée mentale. Elle a voulu orienter son récit semi-autobiographique sur l'influence de l'amour porté à sa sœur sur sa vie intime et amoureuse. En effet, ces deux sœurs sont liées à la vie à la mort : serrées l'une contre l'autre sur le canapé, dormant imbriquées l'une dans l'autre, leurs peaux ne se séparent que quelques heures par jour, lorsque Chelli va travailler.
Mais Chelli est jolie et en âge d'apprécier les hommes. Ainsi, quand elle invite Zohar à pénétrer leur cocon asphyxiant, le trouble gagne peu à peu la maison, filmée presque en huis clos : on nage en pleine confusion, l'inceste menaçant de son ombre froide toute ébauche de relation saine.
Chelli réussit parfaitement à dessiner une histoire tout en nuances, à la fois tendre et terrifiante. La relation entre les deux sœurs est touchante, mais inhabituelle et perturbante. Dana Ivgy, étoile montante du cinéma israélien, est exceptionnelle dans la peau de Gabby, se tordant de douleur sur le sol ou regardant avidement la télévision. Des moments de poésie ponctuent le récit : la fragilité est dans chaque plan, la douleur dans chaque regard, le sexe est l'ennemi le plus menaçant de cette histoire d'amour... Le monde extérieur n'a rien à faire dans le petit appartement confiné. Un premier long-métrage remarquable.
Bande-annonce :
Informations pratiques :
Chelli
En salles le 4 mars 2015
