Aussi étrange que cela puisse paraître, l'écriture est pour Anton Tchékhov le meilleur moyen de gagner de l'argent pour lui et sa famille nombreuse. Son activité de médecin, bien que pratiquée de manière intense, ne lui rapporte que peu de sous, ses patients étant bien souvent trop pauvres. Face à la misère, Tchékhov se montre grand et généreux, et souvent inspiré : ses rencontres quotidiennes ouvrent son regard et lui dictent des histoires toujours plus lues et reconnues par les grands auteurs de son temps. Son voyage sur l'île de Sakhaline lui permet de s'éloigner de son quotidien de médecin, de respirer, et lui donne un aperçu de la vie sordide de prisonnier. Très impressionné et ému, Tchékhov écrit sans relâche. Il rentre chez lui épuisé, malade mais plus sensible que jamais.
Anton Tchékhov 1890 est un film sage et appliqué, un biopic charmant porté par le joli jeu d'acteur de Nicolas Giraud, si doux en écrivain humaniste. Il y a beaucoup de délicatesse dans cet hommage qui n'en fait jamais trop. Tchékhov y est moins un héros qu'un être fragile merveilleusement productif : on pénètre dans son intimité familiale et amoureuse à petits pas discrets, et ses mots révèlent les plus fortes oscillations de ses émotions.
Un bon film du dimanche soir en somme, pas révolutionnaire mais soigné, à voir surtout si vous avez l'occasion d'assister aux nombreuses pièces de Tchékhov jouées actuellement.
Bande-annonce :
Informations pratiques :
Anton Tchékhov 1890
En salles le 18 mars 2015