Depuis plusieurs années maintenant, les fans de musique néo-classique sont aux anges. Si certains artistes se font encore trop rares à Paris, comme l’incontournable Max Richter, d’autres multiplient les concerts à l’instar des Islandais Ólafur Arnalds et Eydís Evensen, de l’Allemand Nils Frahm, de l’Italien Ludovico Einaudi, ou encore de la talentueuse et fascinante Hania Rani.
Après la Maroquinerie puis son mémorable concert donné dans le cadre somptueux de la Cour d’Honneur des Invalides à l’été 2022, la pianiste polonaise faisait son retour à Paris ce dimanche 2 avril 2023. Cette fois-ci, l’artiste investissait pour la première fois la scène de la Cigale. Sans surprise, ce concert affichait archi complet depuis déjà quelques semaines. Il faut dire qu’Hania Rani bénéficie déjà d’une solide base d’admirateurs.
Voilà déjà 8 ans que l’artiste a ainsi déferlé dans nos vies. C’est au côté de la violoncelliste polonaise Dobrawa Czocher qu’Hania Rani fait ses débuts en publiant en 2015 l’album "Biała Flaga". Quatre ans plus tard, la pianiste se lance en solo et sort "Esja" où l’on retrouve les magnifiques morceaux « Glass », « Luka » ou encore « Pour Trois ».
Depuis, Hania Rani surfe sur la vague du succès grâce à des morceaux touchants, inventifs et bouleversants. Et l’artiste de 32 ans est du genre prolifique. En 2020, la musicienne publie l’incroyable "Home", marqué par les singles « Leaving », « Buka » et « Come Back Home ». Un an plus tard, Hania Rani nous revient avec "Music for Film and Theatere" puis "Live from Studio S2 Warsaw" en 2022 et enfin "On Giacometti" en 2023.
Ce dimanche 2 avril 2023, à l’occasion de son nouveau concert parisien, Hania Rani a donc interprété plusieurs de ses nombreuses et sublimes compositions. Et comme à chaque fois, Hania Rani aime surprendre et proposer une nouvelle scénographie. Après le quatuor avec Dobrawa Czocher à la Maroquinerie, le quintet de jazz aux Invalides sans oublier ses prestations en solo données dans plusieurs autres villes européennes, Hania Rani était cette fois-ci entourée de Ziemowit Klimek (à la contrebasse et aux machines), déjà présent à ses côtés lors de son concert dans la Cour des Invalides.
Et la symbiose entre les deux musiciens, sublimée par le génie et le talent de l’ingénieur du son Agata Dankowska, est incroyablement magique. Pendant environ 1h45, le duo a livré une prestation aussi époustouflante que solaire. Musicienne hors pair, l’artiste s’amuse à revisiter certains de ses morceaux en y incorporant de façon délicate quelques sonorités électro, à la fois douces et lancinantes.
Sur scène, Hania Rani passe du piano droit au piano à queue puis aux machines avec une aisance déconcertante, à en rendre jaloux plus d’un. Si certaines compositions nous font frissonner de plaisir, comme « Ghosts » ou bien « Leaving », d’autres nous font inévitablement bouger la tête et le pied, à l’instar de « Hawaii Oslo » et « Buka ».
Comme elle le dit elle-même, Hania Rani n’aime pas parler entre les morceaux. Alors, elle les enchaîne, mais avec subtilité et intelligence pour créer trois parties bien distinctes, aussi envoûtantes les unes que les autres. Qu’elle soit assise au piano ou bien debout, dos au public, devant ses machines, Hania Rani maîtrise sa performance à la perfection et nous embarque avec elle dans un voyage enivrant qu’on aimerait prolonger encore et encore.
Et nous ne sommes pas les seuls à en redemander. Hania Rani et Ziemowit Klimek ont droit ce soir-là à Paris à plusieurs standing ovation de la part du public. En guise de remerciement, les deux artistes leur offrent deux rappels aussi divins et exquis que les précédents morceaux. Visiblement touchée par l’accueil que lui a réservé le public parisien, Hania Rani n’a pas pu s’empêcher de leur annoncer son retour en live cet automne. On a déjà hâte d’y être !
Et pour les plus impatients, on rappelle qu’Hania Rani doit se produire cet été dans le nord de la France à l’occasion du festival Les Nuits Secrètes.
Lieu
La Cigale
120 Boulevard Marguerite de Rochechouart
75018 Paris 18
Site officiel
haniarani.com