Cet automne, les musiques extrêmes vont faire trembler la capitale. Avant de retrouver Sepultura et Jinjer puis Kreator et Anthrax au Zénith de Paris, la salle de La Villette ouvrait ses portes à un autre concert double affiche. Ce mardi 8 octobre 2024, In Flames et Arch Enemy étaient ainsi à l’honneur dans le 19e arrondissement de la capitale.
Initialement programmé à l’Olympia, le show a été déplacé au Zénith de Paris, face à la forte demande. Il faut dire que ces deux groupes scandinaves font figure de référence dans le milieu du death metal mélodique.
D’un côté, il y a In Flames. Formé en 1990 à Göteborg, le combo se compose notamment du guitariste Björn Gelotte et du chanteur Anders Fridén, les deux membres originels du groupe, mais aussi de Tanner Wayne à la batterie, de Chris Broderick à la guitare ou encore de Liam Wilson à la basse. À la tête de 14 opus publiés depuis 1994, In Flames a contribué à l’émergence du death metal mélodique aux côtés de pionniers du genre, comme Dark Tranquility et At The Gates.
De l’autre côté, il y a donc Arch Enemy. La formation originaire de Halmstad en Suède se compose pour sa part du guitariste Michael Amott (Spiritual Beggars, Carnage, Carcass, Candlemass), de l’impressionnant batteur Daniel Erlandsson (Carcass et Brujeria) ainsi que du bassiste Sharlee D'Angelo (The Night Flight Orchestra). Le groupe doit aussi sa réputation à sa charismatique chanteuse canadienne Alissa White-Gluz, arrivée dans le groupe en 2014.
Aussi, ce mardi soir, au Zénith de La Villette, deux équipes s’affrontaient. « T’es plutôt fan de qui toi ? » pouvait-on d’ailleurs entendre dans la salle du Zénith hier soir. Beaucoup étaient reconnaissables grâce à leur t-shirt, à l’effigie de l’un ou de l’autre groupe. Au final, les deux équipes se sont livrées une petite concurrence bienveillante et teintée d’humour pendant une bonne partie de la soirée.
Mais avant d’assister à ce match musical, les spectateurs du Zénith ont pu s’échauffer grâce à la première partie, assurée par Soilwork. Et il fallait arriver tôt, puisque le set débutait à 19h. Eux aussi nous viennent de Suède, de Helsingborg plus exactement. Faisant également dans le death metal mélodique, Soilwork n'a pas mis longtemps à faire monter la température d’un cran, à la fois dans la fosse et dans les gradins.
Il faut dire que Soilwork peut compter sur la puissance de son imposant chanteur et leader Björn Strid. Crâne rasé et veste sans manche, Björn Strid n'a cessé d’aller au-devant de la scène, comme pour aller puiser l’énergie du public avant de la leur rendre. Si quelques morceaux récents ont été joués ce mardi soir, Soilwork a également choisi d’interpréter quelques bons vieux hits comme « Distortion Sleep », « Exile » ou encore « Stabbing the Drama », ainsi que l’explosif « Spirit of No Return », tout récemment dévoilé. Après 45 minutes, Soilwork a offert un dernier salut collectif avant de se retirer, le sourire aux lèvres.
Les lumières se rallument alors et un rideau se baisse. Alors que les techniciens s’affairent à changer de plateau, les spectateurs en profitent pour échanger autour de la musique metal, tandis que d’autres vont se rafraîchir aux buvettes. Les files d’attente sont d’ailleurs impressionnantes, voire parfois décourageantes.
Comme annoncé au préalable sur les réseaux sociaux de la salle, c’est à 20h10 que In Flames débarque sur la scène du Zénith sous un tonnerre d’applaudissements. Certains fans ne cachent d'ailleurs par leur déception et auraient préféré voir leur groupe favori passer en dernier et ainsi clôturer la soirée.
Mais qu’importe. Au final, le plaisir de voir ces 6 grands gaillards sur la scène du Zénith est total. Et le groupe scandinave démarre fort avec le puissant « Cloud Connected ». Suivront des anciens comme des morceaux plus récents. Et certains titres mettent les spectateurs dans tous leurs états. On pense notamment au puissant « Take This Life », à l’excellent et bouillonnant « Only for the Weak », à l’explosif « Meet Your Maker », porté par des riffs entêtants, au jouissif « Deliver Us » ou encore à l’électrisant « My Sweet Shadow » en guise de clôture.
En live, le combo suédois ne manque pas d’énergie, avec un Anders Fridén en très grande forme. Casquette noire vissée sur la tête, le chanteur occupe bien la scène et n’hésite pas solliciter le public à plusieurs reprises pour créer quelques circle pit bien déchaînés. Sa voix est incroyablement puissante et brutale, faisant furieusement headbanger une bonne partie du public.
La scénographie se veut simple, mais travaillée, avec des lights ultra soignées, et un changement de backdrop à deux reprises, avant l’arrivée sur scène du visage du monstre figurant sur le dernier opus en date, "Foregone".
Pendant 1h20 environ, In Flames a donc livré un set surpuissant et revigorant, faisant un bien fou à nos oreilles et à nos yeux.
Après avoir remercié chaleureusement le public pour sa présence, In Flames quitte la scène, laissant place à ses compatriotes d’Arch Enemy.
Là encore, un rideau se baisse afin de cacher l’envers du décor pendant le changement de plateau. On peut d’ailleurs y lire « Pure Fucking Metal ». Le ton est donné pour la suite. Après environ 25 minutes d’attente, les lumières s’éteignent une nouvelle fois pour laisser place à l’arrivée d’Alissa White-Gluz et ses acolytes, alors que retentit l’incontournable « Ace of Spades » de Motörhead.
La chanteuse et ses 5 musiciens envoient du lourd dès le début avec « Deceiver, Deceiver », suivi des explosifs « The World Is Yours » et « House of Mirrors ». La technique de jeu du batteur, ultra rapide et puissante, nous en met plein les yeux. De son côté, Alissa White-Gluz est impressionnante. Avec sa longue chevelure bleue et son chant guttural, l’artiste accapare tous les regards. Allant d’un côté de la scène puis de l’autre, la chanteuse s’amuse aussi à jongler avec son micro, tandis que plusieurs machines à fumée projetant du CO2 régalent le public et qu’un pentagramme illumine le fond de scène.
Tout au long du set, l’euphorie est à son paroxysme. Les slams s’enchaînent dans la fosse alors que les gobelets en plastique (vides ou pas) volent au-dessus des têtes des spectateurs.
Il faut dire que la setlist a de quoi ravir les fans, avec des anciens et de nouveaux titres joués, à l’instar de « Dream Stealer », extrait de "Blood Dynasty", attendu dans les bacs au mois de mars 2025. Les fans ont aussi pu se déchaîner ce mardi soir sur « The Eagle Flies Alone », « Handshake With Hell », « The World Is Yours » ou encore le hit « Nemesis », pendant lequel des ballons ont été jetés dans la fosse.
Tout comme In Flames, Arch Enemy a livré un set réussi et ultra énergique, porté par la voix musclée d’Alissa White-Gluz. Après quatre heures de musique metal au Zénith de Paris, certains metalheads semblent fatigués, certes, mais conquis et heureux d’avoir pu vivre cette soirée dédiée au death metal mélodique !
Lieu
Zénith de Paris
211 Avenue Jean Jaurès
75019 Paris 19
Accès
M° Porte de Pantin