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· Publié le 3 novembre 2011 à 11h14
Son passage au Rond-Point à peine terminé… le voilà déjà reparti vers la conquête d’autres cieux.
Dès le 8 novembre prochain, le nouveau fief de Monsieur
Gaspard Proust, qui a offert au
Théâtre du Rond-Point une vraie réussite de début de saison (bien aidé par
René l’énervée, cela va de soit !) sera
la Salle Gaveau, une salle traditionnellement destinée à la musique de chambre. Orné d’un orgue majestueux en fond de scène, nous avouons, avoir du mal à comprendre ce que vient faire Gaspard Proust dans cette salle où Nicolas Sarkozy aima à faire la fête lors des deux soirées post- 1er et 2ème tour des élections présidentielles de 2007.
Remarquez, on pourrait presque trouver que cela lui va bien, à Gaspard Proust. Se présenter dans son costard hors de prix et ses paroles
border line à deux pas du siège de l’UMP. Proust, attendrissant en premier lieu, agaçant en second, il fait partie de ces « stars montantes et opportunistes » (opportunisme reconnu par ailleurs). « Faire un tour de piste, prendre le blé, et se casser », c’est un peu sa ligne directrice. Délicieux jeune homme, n’est ce pas ?
Son spectacle fait partie des plus grandes réussites de l’année. Acclamé en humoriste confirmé, sarcastique et satyrique,
Gaspard Proust représente cette nouvelle catégorie de jeunes gens friqués, imbuvables et prétentieux.
Son humour ? Il est honteux. Ce qui l’est encore plus, c’est qu’on ne peut s’empêcher d’en rire, et d’en rire franchement. Son écriture est juste et fine, malgré les horreurs qu’il dit. Tout en délicatesse, il va vous parler d’Hitler, il va vous parler des femmes comme des objets, comme des sous-merdes, pardonnez-moi l’expression.
Gaspard Proust, c’est la réaction chimique d’une société détestable et d’une adoration de l’argent, le tout enrobé d'un personnage antipathique. Pourtant, on sort du show enchanté de notre soirée, légèrement mal à l’aise d’avoir su rire des immondices qui sortent de sa bouche.
Ne vous fiez pas à son apparence, c'est la première chose qu’il faut savoir sur Gaspard Louise Ciccone, dit Gaspard Proust (humblement). Derrière cette allure d’étudiant d’Assas ou de Science-Po (mèche de cheveux dans le vent, chemise dans le pantalon, jean vintage et main dans la poche) se cache tout d’abord, une vermine économique, mais aussi un criminel verbal, une machine à reparties et à cynisme peu scrupuleux de s’en prendre à la religion, aux maladies ou au sexe.
Verbalement, il aurait des allures de Pierre Desproges, de Stéphane Guillon, ou de Woody Allen. Il n’a peur de rien et n’éprouve absolument aucune honte à vous choquer, ou vous faire bondir de votre chaise. Bien au contraire, il jubile ! Je vous l’ai dit, c’est honteux.
Ancien
trader qui estimait avoir empoché suffisamment d’argent, Gaspard Proust apparaît déjà comme la relève de nos humoristes traditionnels. Gagnant de nombreux festivals humoristes (Paris fait sa comédie, Juste pour Rire, Nantes…), il est le nouveau chouchou des médias, des critiques et des célébrités. L’année prochaine, c’est en tête d’affiche du premier film réalisé par Frédéric Beigbeder,
L’amour dure trois ans, que nous le retrouverons aux côtés de Louise Bourgoin. Rien que ça !
Gaspard Proust du 8 novembre au 17 décembre Salle Gaveau.
Du mardi au samedi à 20h30.
Tarif : à partir de 22€.