Avant de prendre une décision qui risquerait d'être impopulaire, l'exécutif cherche l'option du dialogue. Comme l'a révévé l'AFP mardi 23 juin, le président de la République Emmanuel Macron serait prêt à utiliser le référendum et la consultation publique pour faire passer l'une des propositions avancée par la Convention Climat qui se tenait les 19,20 et 21 juin à Paris : abaisser la limite de vitesse sur les autoroutes de 130 à 110km/h.
Ce lundi 29 juin, après avoir reçu à l'Elysée les mandataires de la Convention Climat, le président de la République a repris quasiment toutes leurs propositions, à l'exception de trois d'entres elles. Et c'est précisément la proposition d'une nouvelle limitation à 110km/h sur les autoroutes qui est mise en suspens par l'exécutif. Emmanuel Macron a indiqué qu'il fallait selon lui "reporter le débat", et explique sa décision du fait que "jamais la transition écologique ne doit se faire au détriment des communes, des régions les plus enclavées".
En effet, cette proposition n'a pas convaincu l'opinion, à en croire le sondage effectué par Le Point et publié mardi 26 juin. À la question "faut-il réduire la vitesse sur les autoroutes à 110km/h ?", ils sont 82,9% à avoir répondu "non". Pourtant, les sondages à contre courant ne devraient pas suffire à eux-seuls à annihiler cette proposition : le secrétaire d'Etat aux Transports, Jean-Baptiste Djebbari, a précisé sur RTL que le gouvernement songeait à un référendum à ce sujet.
Pourtant, comme le révèle un nouveau sondage Odoxa-Dentsu Consulting réalisé pour Franceinfo et Le Figaro et publié jeudi 25 juin, 74% des personnes interrogées souhaiteraient rejeter la proposition. Ils seraient 69% à être contre l'allongement de trajet surtout, et 63% d'entre eux estiment qu'ils auraient du mal à respecter cette règle. Chez les sympathisants d'Europe Ecologie-Les Verts, ils seraient 47% à y être favorables comme le précise Franceinfo.
D'après le ministre, "ces restrictions de vitesse ont trait à l'écologie, à la sécurité routière, au rapport qu'ont les Français à leurs libertés", et qu'ils s'agissait de "beaux sujets de démocratie". Il a laissé entendre derrière que "cette proposition pourrait trouver, si le président en décide ainsi, à s'insérer dans une série de propositions soumises à un référendum consultatif".
Dès le 29 juin, le chef de l'Etat s'apprête à recevoir les 150 citoyens qui constituent la Convention Climat, pour sans aucun doute statuer sur les mesures urgentes et prioritaires, à insérer dans la "série de propositions soumises à un référendum consultatif" comme l'a affirmé le secrétaire d'Etat. On se rappelle que la crise des Gilets Jaunes avait débuté d'une manière similaire, avec la nouvelle limitation à 80km/h au lieu de 90 conjoint à l'annonce de la taxe carbone.