D'abord les magasins d'alimentation et les pharmacies, puis les libraires, les chocolatiers, les fleuristes, les coiffeurs, les magasins de jeux vidéo... La liste des commerces de première nécessitée semblait s'allonger de jour en jour après l'annonce de la mise en place d'un troisième confinement en Île-de-France.
Si certains secteurs espéraient encore faire partie des chanceux autorisés à travailler, leurs espoirs viennent de s'envoler. Le ministre de l'Économie Bruno Le Maire a affirmé ce lundi 29 mars sur France Info que « la liste des commerces autorisés à ouvrir ne changera pas. »
Invité au micro de France Info, le ministre justifie cette décision et assure ne pas pouvoir autoriser la réouverture de tous les commerces, au moment où l'on constate « une dégradation de la situation sanitaire. Il ne serait pas compréhensible qu'au moment où la situation sanitaire se dégrade, où c'est difficile pour les soignants, pour les personnels hospitaliers, nous envoyions un message d'ouverture d'autres commerces », explique Bruno Le Maire.
« Cette liste des commerces, nous l'avons arrêtée avec le président de la République et le Premier ministre il y a plusieurs jours, je ne dis pas que c'est une liste parfaite. Si les cordonniers sont ouverts, c'est parce qu'ils sont dans le code des réparateurs et que les réparateurs sont importants », ajoute-t-il.
Bruno Le Maire réitère son offre de soutien aux commerçants fermés. Pour assurer une rentrée d'argent minimale et pour les aider à liquider leurs stocks, les magasins auront le droit d'organiser des soldes exceptionnelles, dès lors qu'une réouverture de tous les commerces sera autorisée. « Ce que nous proposons, c'est qu'il y ait un inventaire qui soit fait au moment où les commerces rouvriront, qu'il soit fait par un tiers de confiance et qu'il y ait une indemnisation des commerçants concernés avec une priorité à l'habillement et aux chausseurs en particulier », poursuit le ministre.
De nombreux commerçants et entrepreneurs sont en colère et ne comprennent pas les critères choisis par le gouvernement. S'il est évident que tous les commerces de bouche et les pharmacies doivent rester ouverts, il est difficile pour certains de comprendre en quoi les fleuristes et les magasins de jeux vidéo font partie des objets de première nécessité. Pour les secteurs très à cheval sur l'hygiène et les protocoles sanitaires, comme les tatoueurs ou les esthéticiennes peuvent l'être, les décisions du gouvernement sont arbitraires et peu logiques.
Le Syndicat national des artistes tatoueurs a même fait tourner une pétition afin d'obtenir l'autorisation de rouvrir leurs salons. Il explique que « nos protocoles sanitaires sont très stricts, et ceci bien avant cette dite épidémie de la Covid-19. Nos syndicats ne sont pas écoutés ni pris au sérieux par le gouvernement et les multiples requêtes adressées ces derniers jours restent sans réponses. Tandis que d’autres secteurs d’activités sont actuellement convoqués afin de discuter de différentes possibilités. (...) Nous demandons la RÉOUVERTURE de tous les salons de tatouages/Piercings au même titre que les coiffeurs. »
Bien sûr, tous les secteurs économiques espèrent pouvoir retrouver rapidement une activité normale : nombreux sont ceux qui craignent une fermeture définitive provoquée par ce troisième confinement.