C'est une année noire pour les vignerons français, durement touchés par les épisodes de gel qui ont refroidi la France ces dernières semaines. 80% des vignobles ont été frappés par ce gel, entraînant une perte estimée de 30% de la production annuelle de vin. Selon l'organisme public FranceAgriMer, on compterait 12,5 à 15 millions d'hectolitres perdus, sur un total annuel de 32 millions d'hectolitres.
Une situation qui inquiète beaucoup les vignerons, éreintés de devoir protéger leurs vignes contre un phénomène qu'ils ne peuvent pas maîtriser. Jean-Marie Barillère, président du Comité national des Interprofessions des Vins, se désole au micro de BFMTV que « la récolte est complètement amputée. On sait déjà qu'on va avoir une très faible récolte en 2021. »
La FNSEA, le ministère de l'Agriculture, tous estiment qu'un tiers de la production annuelle de vin va être perdue cette année. En 2020, les viticulteurs avaient vécu une belle année, avec 46,7 millions d'hectolitres récoltés. Au dernier épisode de gel similaire, en 2017, on avait recensé 37,6 millions d'hectolitres.
Dans le Rhône, la situation est catastrophique. Philippe Pellaton, président d'Inter-Rhône, est surtout étonné de voir l'ampleur des dégâts de ce gel sur tout le territoire. « Le phénomène a touché presque l'intégralité du territoire, ce qui est très rare. Ça n'était pas arrivé depuis des dizaines d'années. Normalement, on a des épisodes de gel bien plus localisés. Les viticulteurs sont catastrophés, abattus. »
D'autres professionnels gardent encore espoir. Ils préfèrent attendre que la vigne repousse avant de succomber au désespoir. En attendant, le gouvernement a pris les devants pour soutenir les vignerons. Le 17 avril dernier, Jean Castex a annoncé que le gouvernement offrait un milliard d'euros d'aides pour les agriculteurs (viticulteurs, arboriculteurs, betteraviers...) touchés par l'épisode de gel qui a frappé le pays en avril.