Dôme de chaleur au Canada, incendies dévastateurs en Sibérie, en Grèce et en Turquie, inondations meurtrières en Belgique et en Allemagne... Cet été, les catastrophes naturelles se sont succédé un peu partout sur la planète, signes d’un réchauffement climatique inquiétant, comme l’indique le GIEC dans son dernier rapport. "Les preuves qui montrent du changement dans des extrêmes comme les vagues de chaleur, les fortes précipitations, les sécheresses et les cyclones tropicaux (...) ont été renforcées depuis" le dernier rapport publié en 2014. « Comme cela avait été parfaitement et prudemment modélisé, les phénomènes s’accélèrent, s’emballent, se combinent » confirme à son tour Nicolas Hulot.
Invité ce lundi 23 août 2021 sur BFMTV, l’ancien ministre d’État d’Emmanuel Macron n’a pas caché sa colère. "Pourquoi a-t-on tant attendu? On a assisté en spectateurs surinformés à la gestation de la plus grande tragédie de l’histoire de l’humanité. Il reste de l’espoir car il reste des moyens de faire face, mais tout de suite avec une grande radicalité dans les moyens", a alerté Nicolas Hulot.
Mais face à certains enjeux climatiques, l’ancien ministre de la Transition écologique reste pessimiste. « Pour le 1,5 degré de plus, la bataille est probablement perdue. Il faudrait stopper net toute activité demain matin, ce qui n’est pas possible. Il faut agir en grand et tout de suite sur l’ampleur des conséquences. Il n'est pas trop tard pour ça, mais trop tard pour agir petitement. » a-t-il estimé.
Si rien n’est fait rapidement, Nicolas Hulot redoute le pire pour l'avenir, évoquant une "multiplication des exodes, des réfugiés climatiques". « Chaque année, il y a plus de réfugiés liés aux climats qu'aux conflits, le développement de pathologies, une montée des eaux, un accès à l’eau potable de plus en plus difficile, avec les compétitions que l'on peut imaginer », a-t-il précisé.
Aussi, l’ancien ministre d’État d’Emmanuel Macron veut y croire. « Je ne crois plus en grand-chose, mais l’espoir sera chez moi le dernier à mourir. » a-t-il confié avant d’ajouter : « On peut encore contenir, on ne peut pas revenir en arrière, tout va monter, les espèces vont se déplacer, certaines maladies vont apparaître. On peut agir sur l’ampleur, c’est autre chose un centimètre qu'un mètre. C’est pas la même chose 35 ou 40 et 45 degrés. ».
Alors, comment faire ? « Il faut faire rapidement, augmenter nos objectifs, pas seulement sur un bout de papier, des objectifs contraignants et il faut que chacun partage la tâche », a exhorté Nicolas Hulot, avant de préciser : « Il ne faudra peut-être plus prendre l’avion de la même manière, on mangera peut-être moins de viande, moins de marchandises qui ont fait deux fois le tour du monde. ». « On ne va pas vivre moins bien mais différemment. (...) Sommes-nous moins heureux si on ne mange pas de cerises en hiver ? Si notre frigo ne vient pas de Corée mais d’Allemagne ? » a-t-il demandé sur BFMTV.
Reste à savoir si les citoyens seront prêts à accepter ces changements.