Samedi, durant le Congrès mondial sur la nature, l'Union internationale de la conservation de la nature a publié une mise à jour de la liste des espèces menacées dans le monde et a averti qu'environ 30 % des espèces qu'elle a étudiées sont menacées. Il s'agit de l'un des principaux indicateurs de l'état du vivant sur notre planète et la disparition des espèces s'accélère, selon Craig Hilton-Taylor, responsable de cette "liste rouge".
"Les tendances montrent que nous sommes de 100 à 1000 fois au-dessus des taux normaux d'extinction", s'est-il inquiété, indiquant que toutes les espèces ne pourraient pas êtres sauvées. Il ajoute que "que nous sommes tout près d'une sixième extinction de masse. Si l'augmentation se poursuit à ce rythme, nous serons bientôt confrontés à une crise majeure".
La liste des espèces menacées compte neuf catégories, de "préoccupation mineure", à "éteinte à l'état sauvage", en passant par "en danger critique". Cette actualisation indique 38 543 espèces menacées sur les 138.374 étudiées, parmi lesquelles les dragons de Komodo sont passés de "vulnérable" à "en danger", à cause de la hausse des températures et du niveau de la mer. 37% des 1200 espèces de raies et de requins sont également menacées, victimes de la surpêche. Le changement climatique et la dévastation de la nature par l'Homme jouent en effet un grand rôle dans cette extinction de masse, par la réduction des habitats de la faune sauvage, la chasse ou encore la fréquence des feux de forêt.
La France figure est l'un des pays abritant le plus grand nombre d’espèces menacées, soit 1742, en métropole et en outre-mer. Le responsable de la liste, Craig Hilton-Taylor, indique que sans elle, "nous aurions presque à coup sûr perdu de nombreuses espèces à travers le monde". En effet, la modification du statut d'un animal en espèce menacée permet d'apporter des moyens en vue de sa protection, comme cela a été le cas pour l'oryx d'Arabie. Cela a permis de sauver de l'extinction de nombreuses espèces.
Avec cette liste rouge, un "statut vert" a également été créé, afin de mesurer les efforts de préservation et la régénération des espèces. Ce nouveau classement compte actuellement 181 espèces évaluées, loin des 38 500 que compte la liste rouge, mais laisse envisager des améliorations sur le long terme.