Mise en service le 2 octobre 1991, la navette Orlyval transporte environ trois millions de voyageurs par an, selon son site. Un chiffre qui peut sembler élevé... Mais qui ne l'est pas lorsqu'on le compare avec le nombre de voyageurs recensés sur les autres lignes du réseau Île-de-France Mobilités. En moyenne, 7,5 millions de voyages sont enregistrés sur les lignes de métro et de RER chaque jour.
Orlyval est donc une ligne délaissée par les usagers, et ce, dès son lancement. En 1992, 1,2 millions de personnes l'avaient utilisée, indique le Parisien. Un chiffre quatre fois moins élevé que ce à quoi s'attendaient les gestionnaires de cette ligne. Aujourd'hui, le futur d'Orlyval est remis en question. En 2024, le prolongement de la ligne 14 du métro jusqu'à l'aéroport d'Orly devrait être terminé. Face à ce métro moderne et rapide, peu de voyageurs choisiront encore d'utiliser la navette coûteuse (9,30€ à débourser pour un trajet, non compris dans le forfait du pass Navigo) et peu pratique (elle ne fait la liaison qu'avec la station Antony, sur le RER B).
Que faire alors de cette navette et de toute l'infrastructure qui assure son fonctionnement ? Quelques projets sont à l'étude. Les communes d’Antony, de Rungis (Val-de-Marne), de Wissous et la communauté d’agglomération Paris-Saclay (Essonne) ont proposé à Île-de-France Mobilités de transformer cette navette en "mini-métro". Trois nouvelles gares pourraient être créées, à Chemin-d'Antony, Wissous et Rungis-la-Fraternelle, donnant ainsi naissance à un nouveau réseau.
Ce projet devrait, selon les estimations, coûter 80 millions d'euros, soit presque moitié moins que le budget nécessaire pour déconstruire et démolir Orlyval. Une étude de la RATP avait estimé cette destruction à 140 millions d'euros.
Face à ces coûts élevés, IDFM préfère envisager un "recyclage" de la navette. « Plusieurs scénarios ont été étudiés. La transformation en ligne de desserte locale est désormais la seule option envisageable pour la poursuite de l’exploitation d’Orlyval au-delà de 2027-2028 », assure Élodie Hanen, directrice générale adjointe d’IDFM, dans les colonnes du Parisien.
« Le matériel roulant a certes été rénové en 2017, mais il a 30 ans. En cas de transformation de la ligne, il faudra investir dans les infrastructures mais aussi dans la rénovation de tout le système d’exploitation du Val. C’est une équation à 200 millions d’euros… Et un vrai projet de développement qu’il conviendra d’étudier dans le détail après la mise en service des nouvelles offres de transport. Mais d’ici là, pour nous, il n’y a pas de sujet Orlyval », révèle-t-elle.