Les cyanobactéries, ces micro-organismes nocifs aussi appelés "algues bleues", tendent à se développer en Ile-de-France. Suite aux différentes canicules et fortes chaleurs qui ont favorisé leur développement, rendant la baignade interdite dans différents lacs et bases de loisirs franciliens, la prudence est de mise, notamment pour les animaux et donc les chiens qui aiment à se jeter à l'eau. En effet, les effets de ces cyanobactéries peuvent s'avérer mortels pour vos compagnons et rendre les poissons impropres à la consommation.
Les cyanobactéries sont des micro-organismes qui sont présentes naturellement dans la terre, les plantes et l'eau. Sur une haut stagnante, quand la température augmente et que les nutriments comme l'azote et les phosphates provenant des engrais et de l'activité humaine viennent s'ajouter, elles peuvent proliférer de façon massive et libérer des toxines nocives.
En effet, les cyanobactéries dégagent une toxine qui peut s’avérer très dangereuse pour l’Homme et même mortel pour les animaux et notamment les chiens. Elles peuvent ainsi agir sur la peau, les muqueuses, le foie et le système nerveux et provoquer des troubles digestifs comme des vomissements, et des diarrhées, des étourdissements, des malaises et des infections cutanées.
Cette année, la chaleur n'en finit pas et la sécheresse avec elle. Avec moins d'eau et moins de renouvellement, les plans d'eau de l'Ile-de-France sont de plus en plus vulnérables aux cyanobactéries. D'après Le Parisien, une équipe de chercheurs du Muséum national d’histoire naturelle estime que 40% des 980 plans d’eau de la région en présentent en plus ou moins grandes quantités. Ce qui pourrait avoir comme conséquence sur les activités nautiques, mais pas que.
Il faut savoir qu'en Ile-de-France, la surveillance de l'ARS ne se fait que 4 fois par saison par prélèvement et surveillance visuelle. Et cela, uniquement sur les sites de baignades, ce qui veut dire seulement 18 plans d'eau sur les 980 que compte l'Île-de-France. Des tests systématiques sur tous les plans d'eau seraient trop coûteux, déclare Christophe Laplace-Treyture, hydrobiologiste et algologue à l’Institut national de la recherche agronomique (Inra) au Parisien.
Parmi les plans d'eau les plus vulnérables aux cyanobactéries en Ile-de-France, on compte :
- Les Étangs de Cergy
- Le Lac de Moisson
- Les Étangs de Triel-sur-Seine
- Le lac inférieur de Boulogne-Billancourt
- Le Lac du parc de Meaux
- Les Étangs de Breuillet
- Les Étangs de Fontenay-le-Vicomte
- Les Étangs de la Grande-Paroisse
- Les Étangs de Varennes-sur-Seine
- L'Étang de Seine-Port
- Le Lac d'Evry-Courcouronnes
Pour observer et appréhender ce phénomène de prolifération, le Muséum national d'Histoire naturelle (MNHN) a mené 3 projets de recherches depuis 2008. Afin de restreindre la recherche et cibler les plans d'eau les plus susceptibles d'être infectés, le muséum a catégorisé les plans selon leur zone hydrographique, leur taille, leur surface et leur usage, sans oublier la densité de population alentours.
Sur les 5 lacs tirés au sort en fonction des catégories, des analyses ont été faites à chaque saison. Des cyanobactéries ont été détectées dans 49 des plans d'eau sur 50 analysés et sont dominantes dans 12 d'entre eux. Ce qui signifie que le quart des plans d’eau en Île-de-France seraient dominés par les cyanobactéries selon la thèse de doctorat d’Arnaud Catherine, intitulée « Déterminisme des efflorescences et de la toxicité des cyanobactéries en milieu périurbain (Île-de-France) », dirigée par Cécile Bernard et Marc Troussellier.
À l'heure actuelle, les lacs de
l'Ile de Loisirs des Boucles de Seine et des
Étangs de Hollande sont actuellement interdits à la baignade et aux activités nautiques suite à des relevés effectués par l'ARS, dépassant amplement les taux limites.
Si vous détectez des proliférations d'algue vertes un peu fluorescents sur vos plans d'eau avec des odeurs nauséabondes, la prudence est donc de mise, notamment pour les chiens. Des épisodes de mortalités de chiens sont régulièrement attribués à des cyanotoxines.
Concernant la pêche, L’AFFSA (Agence Française de Sécurité Sanitaire des Aliments), dans son avis du 5 juin 2008, précise que l’éviscération des poissons avant consommation ne semble pas assez protectrice pour la santé en raison de la contamination démontrée de la chair du muscle. Il est de ce fait recommandé de ne pas consommer les poissons pêchés dans les lacs et plans d'eau infectés par les algues bleues. La pêche récréative peut de son côté être maintenue à condition de bien rincer son matériel à l'eau propre, après utilisation.
Notez que des algues non toxiques peuvent aussi proliférer sur les lacs et étangs en Île-de-France, seules des analyses peuvent confirmer ou non la présence de cyanobactéries nocives.