Dans un salon de lumières comme des lucioles contre un ciel, de musiques douces réveillées par intermittence par un gong mélodieux, à l'abri de la rue, nous vivons l'expérience d'un des derniers hôtels dont Philippe Vaurs a le secret et la passion. PDG du groupe Elegancia Hôtels, qui a à son actif cinq hôtels dont le très médiatisé Five Hôtel et sa suite spectaculaire le One by The Five et quelques autres en cours de réalisation, Philippe Vaurs nous reçoit avec une gentillesse, une humilité, une intelligence du cœur rare et précieuse dans un monde d'affaires où l'émotion n'a généralement pas sa place. Phillipe Vaurs a toutes les qualités humaines d'un doux rêveur qui sait ce qu'il fait. Un mélange qui rend ses créations hôtelières magnifiques, surréalistes et touchantes.
Vous vous définissez comme un créateur de rêves, quelle est votre définition du rêve en ce qui concerne l'hôtellerie ?
Créer des émotions. Ne pas se dire c'est beau ! C'est tendance ! Mais : est-ce qu'on ressent quelque chose ? Est-ce qu'on a une accélération cardiaque ? Est-ce qu'on atteint un profond plaisir ? Dès qu'on raisonne ainsi, on oublie les paramètres d'un hôtel qui nous cantonne dans un registre défini.
Comment est née l'idée d'un hôtel ?
Nous avons un lieu, un bâtiment, on imagine la population dans le quartier, et en fonction de nos émotions, on se demande ce qu'on a envie de faire. Puis je réunis plein de gens, l'architecte, mes assistantes et entre le modèle économique, les désirs de chacun, il y a une thématique qui va sortir. Dès qu'on a choisi une idée, on va essayer de la décliner jusqu'au bout.
Qu'est-ce qui détermine le choix des créateurs qui travaillent avec vous ?
Il y a des noms ! On va faire un hôtel avec Ora Ïto. Parce que c'est son premier hôtel, que son univers n'est pas le nôtre, c'est intéressant. Humainement on est face à des gens humbles avec la volonté de faire. On a aussi un autre projet avec Olivier Lapidus. C'est une belle rencontre. Son univers est plus traditionnel que le nôtre. On avait envie de l'explorer car on s'est rendu compte que ça correspondait à un désir de la clientèle mais on veut l'adapter à notre idée. Ce sera un hôtel traditionnel avec un petit brin de folie qu'on va créer avec son univers à lui.
Pour le Seven, vous avez en revanche travaillé avec plusieurs designers différents.
Nous avons à côté, l'Hôtel Five qui était assez novateur, pour lequel on a utilisé de la fibre optique et créé un lit en suspension avec des câbles. Au vu du succès, on a fait un prototype de l'évolution de cette chambre-là. C'est devenu une suite en lévitation dans un espace à côté du Five avec une thématique : la rencontre amoureuse. C'est le One by The Five. Là, on a compris que l'histoire était importante. Je ne vais pas vous vendre une double ou une standard... c'est plutôt quelle histoire, quelle émotion je vais vous apporter ? Je vais vous entraîner dans mon univers. J'ai donc voulu faire un hôtel dans cette thématique : la lévitation, le flottement. Le Seven a 28 chambres en lévitation et 7 suites. Pour les suites c'était l'occasion de découvrir d'autres univers. Il y en a une par niveau avec des univers fous !
Quant aux designers, je ne voulais pas des stars. J'ai alors lancé le projet sur ma page Myspace. J'ai eu quelques centaines de réponses et puis une personne m'a appelé et sa personnalité m'a plu. Huit jours après, Silvia Corrette est venue avec une maquette et elle a fait deux chambres. Il y a aussi Paul Mathieu qui a fait On/Off et Alice au pays des merveilles. La Lovez-vous a été réalisée par Virginie Cauet, la suite James Bond par Vincent Bastie...
Lieu
Hotel Seven
20 Rue Berthollet
75005 Paris 5