Samedi soir, le PSG a concédé le nul à Grenoble (0-0) et occupe toujours la deuxième place du championnat. A six points du leader lyonnais après 25 journées, les Parisiens réalisent pour le moment un parcours étonnant qui contraste bien évidemment avec les deux saisons plutôt exécrables qui ont précédé. Beaucoup de médias ces derniers temps se sont posés la question de savoir si le club de la capitale pouvait prétendre au titre. La réponse n'est pas si évidente que cela…
Sur le papier, un manque de profondeur de banc
Lors du mercato d'hiver, les départs de Ngoyi, Sankharé et Mulumbu ont réduit l'effectif parisien et Paul Le Guen peut compter sur 25 joueurs dont certains indisponibles comme Arnaud qui finit sa rééducation et Kezman, mis à l'écart. Ainsi, il a promu régulièrement dans le groupe les milieux Tripy Makonda et Maxime Partouche et l'attaquant Gaëtan Charbonnier. Mais parmi ces joueurs, aucun ne peut prétendre à remplacer efficacement les joueurs en place étant donné leur faible expérience du haut niveau. De plus, des éléments déjà habitués du banc tels Bourillon, Mabiala ou Pancrate manquent de rythme et difficile de les voir suppléer un titulaire en cas de défaillance. Traoré, Giuly voire Chantôme paraissent peut-être comme des remplaçants de confiance mais c'est bien tendre sur les trois mois de compétition restants.
Un calendrier qui va se corser
Après des mois de janvier et février relativement aisés au niveau des adversaires proposés, le PSG va affronter pas mal d'équipes redoutables durant les mois de mars et avril. Le club parisien devra aller à Lorient, Toulouse, Lille, Lyon et recevra Marseille, Nice ou encore Rennes. Ayant engrangé pas mal de points contre les "faibles" formations, il faudra donc tenir le choc face à des équipes de haut de tableau comme cela fut le cas lors de la phase aller, hormis les déplacements à Nice et Rennes. Mais entre temps, la Coupe UEFA et la Coupe de France occuperont également les esprits. Et comme souligné précédemment, le banc n'étant pas étoffé, les Parisiens vont devoir enchaîner des matches intenses, tout du moins en UEFA. SI qualification il y a face à Wolfsburg, ils devront affronter le Standard de Liège ou Braga le 12 et le 18 (ou 19) mars, soit avant et après la rencontre face à l'OM. Et en cas d'éventuelle qualification pour les quarts de la Coupe UEFA, les matches aller et retour viendraient se glisser autour de la rencontre à Lille, qui pourrait s'annoncer importante. Mais nous n'en sommes pas là et une élimination européenne pourrait s'avérer être un mal pour un bien même si les supporters ne le verraient pas de cet œil…
Des rivaux qui se montrent
Au-delà du fait que l'Olympique Lyonnais est toujours au rendez-vous, pas mal de formations demeurent à l'affût du moindre relâchement du septuple champion de France. L'OM tout d'abord qui semble comme relancé par sa victoire récente face à Bordeaux (1-0) et qui est adepte des fins de saison canons. La venue de Wiltord a apporté de l'expérience et avec le retour de Niang, nul doute que les Phocéens seront à surveiller. Tout comme le Stade Rennais qui, en dépit d'une méforme provisoire, devrait être au rendez-vous. Mais il y a surtout les Girondins de Bordeaux, bourreaux de Paris, qui restent redoutables par leur qualité de jeu mais semblent dépendants de la forme de Gourcuff. Néanmoins, avec un effectif plutôt séduisant, le club au scapulaire est le poursuivant numéro 1 de l'OL, surtout qu'il aurait pu arriver à ses fins la saison dernière. Enfin, à un degré moindre, le LOSC peut également prétendre titiller les premières places avec un bloc solide et cohérent même si l'absence de folie dans cette équipe, hormis la patte gauche de Michel Bastos, peut être préjudiciable.
Incertitudes en coulisse
L'incertitude qui réside encore à la tête de la Direction ne va pas rendre les choses simples en fin de saison. Avec les négociations de prolongation de contrat ou encore les blocages de départs de joueurs à forte plus value comme Hoarau ou Sessegnon, tout va devoir être éclairci au plus vite sous peine de semer le trouble au sein du vestiaire parisien. Paul Le Guen est le premier concerné, lui dont son contrat court jusqu'à juin et qui n'a pas encore entamé des discussions concernant une éventuelle prolongation. L'instabilité chronique dans laquelle plonge le PSG n'a pas pour l'instant, de manière étonnante, perturbé l'effectif mais cela peut agir malgré tout comme une bombe à retardement…
Le titre, pas pour tout de suite
Les supporters l'attendent depuis 1994 mais, au final, il semble difficile de croire en l'obtention du titre du champion car Lyon ou Bordeaux semblent déjà mieux armé pour mener à bien ce sprint final. Paris reste en embuscade mais peut raisonnablement prétendre à accrocher le pied du podium. Cela serait tout de même plus conforme à son statut qui paraît bien égratigné par les deux récentes courses au maintien qu'il a du subir.