Grâce à une réalisation de Kezman, unique buteur de la rencontre, le PSG a pris le meilleur sur le Mans au stade Léon Bollée. Les trois points en poche, les Parisiens restent ainsi à une longueur de l’OL, 3e, et maintiennent les Rhodaniens sous pression à trois journées du dénouement. La bataille pour les accessits à la prochaine Ligue des Champions ne fait que commencer !
» Tactique des équipes :
Le Mans: Dispositif tactique relativement frileux d’Arnaud Cormier, tout fraîchement promu entraîneur du Muc. Le jeune technicien a composé une formation agencée en 4-1-3-3, avec le Danois Helstad en guise de pivot aux avant-postes et, à ses côtés, Gervinho et Lamah.
PSG : Paul Le Guen a aligné un 4-4-2 classique. Seule innovation de taille : l’animation du secteur offensif. En raison des blessures de Giuly et Hoarau, habituels préposés à cette tâche, le technicien breton a fait confiance à la doublette Kezman-Luyindula, titularisée pour la première fois de la saison en L1 mais déjà aperçue en Coupe de l’UEFA.
» Un avantage au score mérité
Les vingt-deux acteurs ont gratifié le public de Léon Bollée d’une première mi-temps pour le moins animée. Les joueurs manceaux donnèrent le ton quelques minutes seulement après le coup d’envoi par l’intermédiaire de Coutadeur, auteur d’une demi-volée qui s’envola dans un ciel ensoleillé (4e). Si cette reprise ne mit guère Landreau à l‘épreuve, on ne peut pas dire autant de la frappe de Gervinho (14e). A la conclusion d’un contre rondement mené par Helstad, l’attaquant ivoirien, décalé sur le côté gauche de la surface, obligea le gardien à s’étendre. Celui-ci accompagna du regard un ballon qui mourut à quelques centimètres de son poteau gauche. Malgré ces deux occasions, ne nous y trompons pas, ce sont les Parisiens qui eurent la maîtrise du jeu (55% de possession de balle dans le premier acte). A la faveur d’une circulation fluide du ballon, ils s’escrimèrent - avec un certain bonheur - à déplacer ou contourner le bloc défensif du Mans. Pourtant, hormis un coup franc de Ceará contré par le mur (12e), peu de tentatives Rouge et Bleu ne traduisirent cet ascendant technique dans le premier quart d’heure de jeu.
C'est alors que Sessegnon prit les choses en main : très remuant, il initia un mouvement exécuté avec une efficacité diabolique. Depuis sa propre partie de terrain, le numéro 10 accéléra la cadence en écartant le jeu sur Ceará. Rapidement servi dans la profondeur par le latéral droit, le Béninois se retrouva aussitôt aux abords de la surface mancelle et adressa instantanément un centre à ras de terre à Mateja Kezman qui, d’un appel judicieux, devança Cerdan et trompa la vigilance de Pelé (18e). Seulement titularisé à trois reprises en L1, il inscrivit là son tout premier but sur une action de jeu en championnat, non sans avoir transformé un penalty contre Nantes en septembre dernier. Ni une, ni deux, il se tourna vers le parcage des supporters parisiens, massés non loin des cages de Pelé, et les salua en touchant l’écusson cousu sur son maillot. Tout un symbole… Par la suite, le PSG accentua son emprise sur le jeu, à tel point que les Manceaux n’arrivèrent plus à faire incursion au-delà de la ligne médiane. La mainmise des hommes de Paul Le Guen, et leur propension à jouer dans les espaces et à permuter, accouchèrent de quelques occasions. Comme ce contre de Luyindula, qui s’en alla provoquer les quatre défenseurs adverses, mais Cerdan le reprit de l’épaule, à la régulière, dans la surface (22e). Une poignée de minutes plus tard, Rothen parvint à tenter sa chance des 25 mètres, mais sa frappe fut captée en deux temps. Peu avant la pause, un centre de ce même Rothen faillit trouver preneur mais Camara ne put couper la trajectoire près du montant droit (42e). De leur côté, les Mucistes en furent réduits à abuser de longs ballons à destination du grand Helstad, trop esseulé et surveillé de près par le tandem Sakho-Camara. Ils portèrent le danger par intermittence dans le camp adverse. Mais en vain : le tacle d’Armand contra l'essai de Gervinho (26e), Lamah plaça une tête trop enlevée (43e), puis Gervinho, encore lui, se signala par une frappe du coup de pied détournée en corner.
» ... dont Paris se contentera
Au retour des vestiaires, la rencontre repartit sur un rythme un peu moins élevé et les Manceaux posèrent davantage le pied sur le ballon. Perdant en vivacité, le PSG semblait accuser le coup et payait les efforts qu’il avait auparavant déployés. A l'heure de jeu, le match s’anima de nouveau. Quoiqu'il fût moins souverain dans le jeu, le club parisien eut à plusieurs reprises l’occasion de creuser l’écart et de se mettre définitivement à l’abri d'un but égalisateur. Peguy Luyindula, excentré côté droit, s’essaya à un tir en pivot, hélas trop croisé (54e). A la suite d'un tour de passe-passe de Sessegnon dans la surface, l'attaquant démarqué n'arriva pas non plus à redresser le centre (59e). Dans la foulée, Sessegnon se distingua encore: profitant d’un cafouillage en dehors de la surface, le milieu de terrain arma une reprise de volée (60e) boxée des deux poingts. Coup sur coup, Kezman connut la même infotune : il frappa d’abord plein axe sur Pelé, lequel dévia en coup de pied de coin; sur le corner, placé au second poteau, il hérita on ne sait comment de la balle et décocha un tir à bout portant qui s'éleva dans les airs. Enfin, dans les dix dernières minutes, Luyindula déposa sur place Corchia sur le côté gauche et osa une pichenette devant le dernier rempart manceau.. sauvée sur la ligne in extremis par Goulon. Dommage qu'il n’ait pas eu la possibilité de solliciter son compère Kezman, présent dans les parages. Autant de situations chaudes que les Parisiens auraient amèrement regretté si leurs vis-à-vis du jour avaient fait preuve d’un réalisme plus prononcé...
Pour leur part, les Manceaux sont en droit de nourrir des regrets au vu des quarante-cinq dernières minutes. Le défenseur central Cerdan a manqué par deux fois la balle du 1-1. A la réception d’un coup-franc de Coutadeur venu de la gauche, il signa d’abord une tête au-dessus (55e); sur un nouveau coup de pied arrêté, aux 35 mètres, il alerta une seconde fois Landreau par une lourde frappe, repoussée d’une manchette digne d’un volleyeur. Très demandé en seconde période, le portier parisien s’illustra aussi en repoussant une frappe du Norvégien Helstad aux 18 mètres (78e), puis en sortant dans les pieds de ce même attaquant (90e + 1).
» Lyon, gare à toi
Ce succès à l’extérieur a le mérite de relancer la machine parisienne après la récente défaite face à Rennes au Parc des Princes ( 0-1). Autre point positif, les joueurs ont su faire bonne figure malgré l’annonce du départ de leur entraîneur Paul Le Guen en fin de saison. Au rayon satisfactions, il convient de saluer la prestation de Stéphane Sessegnon. Contre son ancien club, il a abattu une activité considérable - à plus forte raison en première mi-temps - et n’hésita pas à occuper une position plus axiale. Son sens du dribble et sa capacité à éliminer l‘adversaire ont été des plus appréciables. En ce qui concerne Kezman, la copie de l’ancien « paria » parisien prête à l’optimisme, tant l’international serbe s’est démené sur la pelouse. Pour couronner le tout, c’est lui qui débloqua la rencontre en reprenant avec succès un centre de Sessegnon. Ce retour au premier plan est d’autant plus providentiel que les traditionnels hommes forts du secteur offensif, Hoarau et Giuly, souffrent de blessure. Son acolyte en attaque, Peguy Luyindula, a lui aussi influé positivement sur le cours du jeu, il a exercé un bon pressing et s’est associé au travail de récupération de l’équipe. Toutefois, son manque de puissance physique l’a empêché de négocier au mieux ses duels avec le Manceau Goulon, entré en cours de jeu.
Ce mercredi, le PSG n’a donc pas flanché et revient à une unité de l’Olympique Lyonnais, victorieux de Nantes la veille. A peine le temps de savourer ce déplacement fructueux que déjà se profile une prochaine échéance tout aussi importante : la réception d’Auxerre samedi au Parc des Princes. A seulement trois journées du dénouement de la L1, il serait de bon ton d’avoir de la suite dans les idées et de l’emporter, en dépit des forfaits éventuels. Ce n’est pas Kezman, sans doute remonté comme jamais, qui dira le contraire...