A la veille d'un match crucial pour une place en Europa League, l'entraîneur du Paris Saint-Germain, Paul Le Guen, peu adepte pourtant des interview hors conférence de presse, s'est longuement livré dans le quotidien L'Equipe afin de clarifier certains points.
Paul Le Guen, souvent critiqué pour son manque de réaction et de dialogue, a tenu à s'expliquer : "Je n'aime pas parler pour parler. J'ai peut-être un peu exagéré, je le concède. En se taisant, il y a le risque de passer un peu pour quelqu'un sans caractère, mais moi je fais valoir mes convictions au fur et à mesure, en tête à tête, les yeux dans les yeux. Et l'envie de gagner ne se mesure pas au nombre de colères en direct".
A propos des relations entretenues avec l'ancien président Charles Villeneuve, le natif de Pencran affirme qu'il y avait un "vrai respect. Il présidait, j'entraînais". Quant à Sébastien Bazin, il s'agissait d'une relation "courtoise mais sans affection".
"Je n'ai jamais été opposé à la venue de Makelele"
Le futur ex-entraîneur du club de la capitale, annoncé à Valenciennes, a également tenu à démentir les propos déclarant qu'il ne souhaitait pas la venue du capitaine Claude Makelele : "Je n'ai jamais été opposé à sa venue, un tel joueur ne se refuse pas. En revanche, je n'ai pas compris pourquoi on lui proposait quatre ans de contrat, et je l'ai dit. Et ça s'est transformé en ? Il n'en veut pas ? C'est faux et je veux qu'il sache aussi que je suis d'accord avec lui sur tous ses propos, dernièrement. Il a dit que nous avions une relation respectueuse et cordiale. Je suis d'accord. Il m'a toujours rendu la confiance que je lui ai accordée, il me relayait parfaitement dans le vestiaire car nous nous connaissons depuis longtemps. Je l'ai désigné capitaine, nos discussions en tête à tête étaient franches. Ensuite il a dit que je n'étais pas le meilleur entraîneur qu'il ait connu. Il a raison. Et il a rajouté aussi qu'il n'était pas le meilleur joueur que j'ai entraîné. Il a raison".
Samedi au Parc des Princes sera donc le dernier match des Rouge et Bleu sous la houlette de Paul Le Guen. Joueur puis entraîneur, il confirme avoir le club dans son cœur : "J'aurais adoré faire dix ans au PSG, c'est mon club. J'y ai connu des émotions fortes. Mon bilan est positif. On m'a demandé de sauver le club de la relégation, et de le remonter dans les premières places du championnat, on l'a fait". Il énumère ensuite le palmarès du PSG sous sa responsabilité : "Il y a une Coupe de la Ligue, une finale de Coupe de France, un quart de finale de Coupe d'Europe. Après, on peut toujours discuter... Ce n'est pas la première fois que je tourne une page, je sais les tourner". Il s'apprête à quitter le Paris Saint-Germain le cœur gros : "C'est dur de quitter Paris bien sûr. On ne part pas le cœur léger, mais je ne veux pas me plaindre. Je suis déjà formidablement content d'avoir fait deux ans et demi... J'aimerai toujours Paris".
"Roche ? Je ne mesurais pas à quel point son incompétence et sa médiocrité allaient me pénaliser"
Paul Le Guen vide son sac, visiblement blessé par l'attitude de bons nombres de dirigeants. Un d'entre eux en prend d'ailleurs pour son grade. Alain Roche, avec qui Le Guen ne parlait plus depuis plusieurs mois, aurait imposé Kezman. Il s'agirait du seul joueur que Le Guen ne voulait pas. Il montre du doigt le responsable du recrutement pour son faible niveau : "Je connaissais sa personnalité. Je savais que je ne pourrais pas compter sur lui pour m'aider à défendre au mieux les intérêts sportifs du club. Il cherche constamment à faire allégeance avec l'autorité, mais je ne mesurais pas à quel point son incompétence et sa médiocrité allaient me pénaliser".
Des déclarations lourdes qui pourraient empoisonner un peu plus l'ambiance déjà morose au sein du club en cette fin de saison décidément extrêmement tendue.