Il avait la pression en tout début de saison. Arrivé pour être le successeur de Pauleta, Guillaume Hoarau a vécu des débuts difficiles sous les couleurs parisiennes. Le nouveau numéro 9 a mis un peu de temps à convaincre les supporters mais son doublé au Vélodrome n'a pas été étranger à son ascension fulgurante. Une révélation qui possède encore une vraie marge de progression…
» Débuts très mitigés
Après une bonne préparation d'avant-saison, où il marquera quelques buts, Guillaume Hoarau s'apprêtait à aborder cette saison avec ambition et une envie de prouver que le passage de la Ligue 2 à la Ligue 1 ne lui faisait pas peur. Mais son premier match à Monaco est très moyen. Il faut dire que Le Guen aligne un système qu'il n'avait pas encore testé en préparation (4-4-2 à plat) et il ne parvient pas à bien se situer aux côtés de Pancrate. Son match suivant face à Bordeaux sera de meilleure facture où il se retrouve à la pointe d'un 4-5-1. Buteur du pied gauche, après un contrôle pourtant raté, cette première réalisation lui fait du bien mais on sent encore de la lenteur dans ses enchaînements à un rythme où il faut aller plus vite qu'en L2. Ce qui sautera aux yeux, c'est surtout son apport sur les coups de pied arrêtés défensifs. Toujours au premier poteau, il prend tout de la tête, à l'image d'une action à la dernière minute où Diawara est obligé de faire faute sur sa personne. Il continuera à se montrer utile défensivement mais a encore du mal à être consistant offensivement à Sochaux. Assez effacé, il ne pèsera pas et se fera bouger dans les duels. Peu en réussite, il n'en a pas fini avec ses soucis…
» Une maladresse qui amène un certain scepticisme…
Mais c'est fin août que certaines critiques vont commencer à se faire jour. A Caen, Hoarau ouvre le score sur un beau service de Rothen. Mais par la suite, Paris ne va pas réussir à se mettre à l'abri, le Réunionnais se montrant bien maladroit en ratant deux face-à-face et un immanquable. Cela sera sans conséquence mais le perfectionnisme du numéro 9 parisien l'amène à être son premier critique. D'autres suivront, notamment quelques médias qui s'interrogent sur ce grand gaillard d'1m92, lequel a un style assez atypique peu commun aux attaquants français. Malheureusement pour lui, son cas ne vas pas s'arranger en septembre où face à Nantes mais surtout à Saint-Etienne, il continuera de faire valoir sa maladresse. A Geoffroy-Guichard, il manque une grosse occasion d'entrée sur un centre de Ceará, avant, en deuxième période, de louper un face-à-face avec Viviani. La défaite encaissée là bas ne peut pas lui être totalement imputée mais voilà qui ne le met pas en confiance alors qu'il est seul au monde devant, soutenu par un Giuly pas encore en jambes, un Rothen loin de sa forme et un Sessegnon à peine monté en puissance. Contre Grenoble, il ne rencontrera toujours pas de réussite, tout comme face à Kayserispor, où le Parc se mettra à le siffler. Entre ces matches, une bonne nouvelle arrive malgré tout avec la naissance de son premier enfant. Cette nouvelle paternité va être surement un élément important dans sa quête de rebond…
» Le déclic de Nancy, le doublé du Vélodrome
Répétant dans la presse qu'il "ne doutait pas de ses capacités de buteur", Hoarau allait en faire la démonstration dès le début du match à Nancy où il reprend rageusement de la tête une ouverture de Sessegnon. Dans un nouveau 4-3-3, il se sentira plus soutenu et son apport est indéniable au niveau défensif mais également offensivement où il commence à être utile en point de fixation pour remonter les ballons. Face à Lorient, après une mauvaise première période, il marquera de nouveau de la tête et participera au réveil des Parisiens. Dommage que son tir lointain ne trouve que la barre mais cette action justifie encore les progrès à effectuer de sa part dans le domaine des tirs à mi-distance. Le chemin des filets retrouvé, Hoarau se sent fort avant d'aller au Vélodrome. Il réalisera une grosse prestation dans l'antre phocéenne avec deux buts, un encore une fois de la tête et un autre en fin de partie. Il sera même à l'origine du troisième but où il perturbera Mandanda sur le coup franc direct de Rothen. Une prestation de haute volée dans un contexte pas évident. Voilà qui va faire taire les sceptiques et participer à la montée en puissance du natif de Saint-Louis dans le collectif parisien…
» Une belle entente avec Giuly
Après deux matches ternes face à Toulouse et à Nice, Hoarau va bénéficier du nouveau changement tactique (4-4-2 à plat) pour être encore plus utile sur le terrain. Sa complémentarité avec Giuly va être un plus indéniable dans la remontée du club au cours de la période novembre-décembre. Les déviations de l'un vers l'autre feront mouche et le Réunionnais prendra une autre dimension. Son très beau but face à Valenciennes clôt une première partie de saison en tout point remarquable avec onze buts inscrits. En 2009, il continuera sur sa belle lancée et justifiera son statut en débloquant des rencontres fermées comme face à Sochaux, Caen et surtout Wolfsburg et Braga en UEFA, où son jeu de tête va faire merveille. Mais la période difficile traversée par Paris à partir de mars va lui empêcher de pouvoir aller titiller Gignac au classement des buteurs. Son jeu en pivot et ses déviations vers Giuly sont plus facilement lues par les adversaires et son inexpérience le dessert lorsqu'il faut évoluer dans un autre registre pour surprendre. Face à Marseille, il ne trouvera pas la solution pour contourner Hilton et Civelli, pas plus à Toulouse où il fut très surveillé et ne put peser sur le front de l'attaque. Une preuve de la marge de progression qu'il possède encore même s'il a 25 ans.
» Une fin de saison poussive
Annoncé aux portes de l'Equipe de France dès l'hiver, Hoarau est finalement sélectionné fin mars sans pouvoir jouer une minute, au contraire de son coéquipier Luyindula. "Sûr d'en ressortir plus fort", Hoarau revient avec l'ambition d'amener Paris en Ligue des Champions. Mais les prestations plus que médiocres de l'équipe ne lui facilite pas la tâche et il se retrouve presque isolé en attaque, pas aidé par la méforme persistance de Giuly et Luyindula. A Lyon, il ratera une grosse occasion où il manquera de lucidité face à Lloris. Sa blessure ensuite l'amènera à être absent plusieurs semaines pour finalement n'apparaître que lors du dernier match de la saison face à Monaco, en deuxième période. Une entrée qui fera d'ailleurs du bien sans pouvoir avoir de conséquences positives...
Sans l'Europe, Paris a loupé le coche en fin de saison et la blessure de Hoarau durant ce fatidique mois de mai a fait mal au final. Dépendant de ce grand bonhomme, Paris est semble t-il proche d'arriver à un terrain d'entente pour le prolonger. Un moindre mal pour un joueur qui n'a pas pris beaucoup de temps pour succéder à Pauleta, marquant en Ligue 1 17 buts pour sa première saison (contre 18 pour le Portugais en 2003-2004)…
» Les stats de Hoarau cette saison
- 47 matches joués (39 en tant que titulaire), 3 494 minutes disputées.
- 20 buts (17 en Ligue 1), 5 passes décisives (en Ligue 1).
- 5 cartons jaunes (4 en Ligue 1).
- Moyenne annuelle PlanetePSG : 5,69.