Peguy Luyindula aura été l'auteur d'une saison assez étrange. D'abord cantonné au banc de touche, l'attaquant a su revenir et s'imposer comme un joueur décisif lors de ses titularisations en coupe et de ses entrées de jeu en championnat. Davantage titularisé en deuxième partie de saison, il a changé de visage et n'a pas fait montre du même niveau de jeu ni de la même efficacité, loin de là.
» Des débuts sur le banc, puis un retour en grâce
Malgré une saison précédente très décevante et loin des promesses affichées fin 2006/2007, Peguy Luyindula est toujours au PSG en cet été 2008, en dépit de rumeurs de départ - lesquelles se poursuivront, d’ailleurs, jusqu’à la fin août. Il dispute sept des huit matches amicaux joués par le PSG et marque une fois, contre La Gantoise au Parc des Princes. Parti pour être remplaçant, Luyindula ne foule que très peu les terrains lors des premières semaines : une seule apparition lors des cinq premières journées de championnat. Heureusement, il y a la Coupe de l’UEFA. Titularisé à Kayseri, il inscrit le but de la victoire en toute fin de rencontre, et lance certainement sa saison.
Entré en jeu à Saint-Etienne pour le dernier quart d’heure, l’attaquant est titulaire à Monaco en Coupe de la Ligue. Sans briller, il montre de bonnes choses et semble bien s’entendre avec Mateja Kezman. Une nouvelle fois remplaçant face à Grenoble, il joue près d’une demi-heure et effectue une entrée en jeu correcte. Mais sa situation va changer. Giuly s’étant blessé et Kezman ne convaincant pas, Luyindula retrouve une place de titulaire en attaque. Auteur de prestations correctes à Nancy et contre Lorient, il réalise un très bon match à Marseille : aligné à gauche dans un 4-3-3, il marque et délivre une passe décisive, signant son véritable retour. Moins bon contre Toulouse, il est l’un des Parisiens les plus satisfaisants à Nice, mais doit retourner sur le banc contre Lille, suite au retour de blessure de Giuly. Mais, s'il ne fait plus partie des onze de départ de Le Guen, il entre en jeu à chaque rencontre de Ligue 1.
» L’homme des Coupes
Redevenu remplaçant en Ligue 1, Luyindula va cependant avoir du temps de jeu lors des matches de coupes. Aligné contre Nancy, en Coupe de la Ligue, il inscrit un doublé et qualifie ainsi son équipe pour les quarts de finale. Deux semaines plus tard, contre Santander en Coupe de l’UEFA, il marque encore et est passeur décisif pour Kezman, avec qui il semble vraiment bien s’entendre, sur et en dehors du terrain. Une semaine plus tard, à Manchester, s’il ne marque pas, il se montre omniprésent. Le dimanche suivant, contre Le Mans, il entre en jeu à 12 minutes de la fin et inscrit le troisième but parisien, en fin de rencontre. Le 18 décembre, il est logiquement titularisé contre Twente, pour un match que les Parisiens doivent emporter avec un écart important. Auteur d’un match superbe, il inscrit le premier but de l’équipe ainsi que le quatrième, synonyme de délivrance pour tout un stade.
A ce moment de la saison, Luyindula semble avoir retrouvé son meilleur niveau, chose qui n’était pas évidente au regard de ses prestations de la saison précédente, et mériterait même certainement d’être titulaire plus souvent. Convoité pendant le mercato d’hiver, il clame haut et fort son désir d’être prolongé et augmenté. Ce sera sans succès. Sur le terrain, Le Guen, après le match à Bordeaux, décide de reléguer Giuly sur le banc, au profit de Luyindula. Contre Caen, ce dernier se crée une multitude d’occasions et finit par marquer, tout comme face à Sochaux. Moins efficace mais toujours décisif, Luyindula est élu meilleur joueur de Ligue 1 du mois de janvier.
A Nantes, il est aligné avec Giuly, et le duo fait merveille face à de pâles Nantais. Luyindula, très bon, marque et fait marquer. Muet et moins en vue face à Saint-Etienne, il retourne sur le banc à Grenoble. Aligné seul en pointe à Wolfsburg, il fait mal à la défense allemande et inscrit deux buts. Ce seront ces derniers pour cette saison…
» A la surprise générale, l’équipe de France… puis plus grand-chose
En effet, Luyindula, pourtant beaucoup titularisé à partir du mois de mars, va rester muet. S’il délivre une passe décisive contre Marseille, son niveau de jeu ne va pas cesser de s’abaisser. Malgré tout, il est convoqué, à la surprise générale, en équipe de France à la fin du mois de mars, profitant de nombreuses absences. Plus grosse surprise encore, l’attaquant parisien est titulaire en Lituanie. S’il rate de grosses occasions de but, il réalise un match plutôt bon, sur le côté droit - poste qu’il avait occupé contre Marseille durant une mi-temps. De nouveau titulaire quatre jours plus tard au Stade de France, toujours contre la Lituanie, il se montre plus discret.
Malheureusement, cette convocation chez les Bleus ne profite pas à Luyindula, qui ne parvient pas à retrouver le niveau affiché quelques semaines auparavant, en témoigne son match face à Nice, avec, en plus, une grosse erreur sur le but azuréen. Nettement moins bon en cette fin de saison - et parfois placé sur un côté, à sa décharge -, il se montre beaucoup plus brouillon et fait preuve d’un déchet parfois agaçant, en Coupe de l’UEFA comme en championnat.
» Un joueur trop irrégulier, aux prestations énigmatiques
Peguy Luyindula est une énigme. Parti pour cirer le banc, il a su profiter des chances qui lui ont été données pour revenir en grâce aux yeux de Paul Le Guen. Auteur de nombreux buts lors des matches de coupe, l’attaquant a réalisé plusieurs semaines de haut niveau en tant que joker - titulaire en coupe, remplaçant en championnat. Plus régulièrement aligné dans le onze départ à partir de janvier, il a n’a malheureusement pu maintenir son niveau jeu que quelques semaines, avant de plonger, malgré une convocation surprise en équipe de France. S’il reste, quelle place occupera-t-il dans la hiérarchie des attaquants ? Et surtout, quel niveau de jeu affichera-t-il ?
» Les stats de Luyindula cette saison
- 51 matches joués (31 en tant que titulaire), 2 957 minutes disputées.
- 13 buts (5 en Ligue 1), 4 passes décisives (3 en Ligue 1).
- 2 cartons jaunes (1 en Ligue 1).
- Moyenne annuelle PlanetePSG : 5,39.