Ce lundi 29 juin, Grégory Coupet a donc signé au Paris Saint-Germain. Le gardien de 36 ans a vécu jusque-là de belles émotions et a grandement participé aux sept titres de champion de l'Olympique Lyonnais. Un parcours qui l'a amené en Equipe de France, même s'il n'y a pas brillé. Revenons sur sa carrière qu'il a débutée dans le club ennemi de l'OL, l'AS Saint-Etienne…
» Le passage vers l'ennemi
Formé dans le Forez où il passa pro à 17 ans, Grégory Coupet fit ses premiers pas sur les pelouses de Ligue 1 (Division 1 à l'époque) lors de la saison 1993-1994. Il prit progressivement la place du Franco-Camerounais Joseph-Antoine Bell et s'installa comme titulaire dès la saison suivante. Faisant deux saisons pleines en D1, l'ASSE descendit en deuxième Division à l'été 1996. Coupet y resta encore six mois avant de devoir partir, le club stéphanois étant en quasi-faillite. Il fut donc vendu à l'ennemi juré, l'Olympique Lyonnais, contre l'ancien défenseur parisien, Jean-Luc Sassus et une somme de 9 millions de Francs. Coupet prit un gros risque en passant chez le voisin et il se douta évidemment de l'accueil houleux des supporters rhodaniens. D'autant plus qu'il dut remplacer Pascal Olmeta, licencié par Lyon après une altercation avec Sassus justement. Mais ses nombreuses qualités sautèrent aux yeux et il fut finalement adopté par le public de Gerland et devint un titulaire indiscutable.
» Il grandit en même temps que l'OL
La fin des années 90 coïncida avec la montée en puissance du club lyonnais. Et Coupet ne fut pas étranger aux bonnes places acquises par l'OL en championnat avec une sixième place en 1998, puis la troisième en 1999 et 2000. Mais 2001 fut l'année où tout alla changer pour le natif du Puy-en-Velay. Gagnant son premier trophée avec la Coupe de la Ligue, il fut appelé dans la foulée en Equipe de France pour participer à la Coupe des Confédérations. Amené à être troisième gardien, derrière Ramé et Landreau (Barthez ayant décliné l'invitation à aller au Japon et en Corée du Sud), Coupet participa à la seule défaite des Bleus face à l'Australie (0-1). Cette expérience fut sans suite puisqu'il est barré par Fabien Barthez et Ulrich Ramé, deux portiers qui ont la confiance de Roger Lemerre. Lors de la saison 2001-2002, ce fut la consécration pour "Greg", sacré champion pour la première fois avec l'OL. Cela l'amena à être appelé dans le groupe France pour être troisième gardien au Mondial 2002. Participant à la débâcle des Bleus, il gagna malgré tout en expérience.
Ses saisons suivantes sont régulières et il remporta même le titre de meilleur gardien du championnat de France en 2003 (ainsi qu'en 2004, 2005 et 2006). Au sommet au niveau national, il se montra irréprochable également au niveau européen. Son célèbre double arrêt devant Rivaldo face au Barça en 2001 est encore disponible sur les sites de streaming, ainsi que son match héroïque un soir de septembre 2005 où, à Nantes, il écœura tous les attaquants canaris et permit à son équipe de l'emporter (0-1). Des performances de haute volée soulignées par tous les observateurs et qui le mirent au premier plan, devant un Fabien Barthez qu'on annonça vieillissant. La place de gardien numéro 1 des Bleus lui est promis mais…
» Des Bleus à l'âme
Gardien numéro trois en 2002, il fut numéro deux en 2004 à l'Euro. Entre temps, il participa à la Coupe des Confédérations en 2003 en tant que titulaire, devant faire face encore une fois au forfait de Barthez. Derrière le divin chauve, il observe mais est surtout impatient de lui prendre sa place. Et un évènement allait lui donner un peu d'espoir. En février 2005, le gardien marseillais cracha sur un arbitre et fut balayé par une tempête médiatique s'abattant sur lui. L'image de Barthez fut écornée et sa longue suspension de six mois accélère la montée en puissance de Coupet en EDF, d'autant plus qu'il est dans la forme de sa vie. Participant activement à la qualification pour la Coupe du Monde 2006, où il livra des prestations plus que correctes, le gardien de Lyon semble favori pour garder les buts des Bleus. A l'automne 2005, Domenech indiqua qu'il annoncera la hiérarchie des gardiens pour le Mondial, avant de se raviser et de l'annoncer en mai 2006. Informé de l'annonce avant la dernière journée du championnat, Coupet sembla affecté. Il sera numéro 2, le sélectionneur vouant une préférence à l'expérience de Barthez, bien appuyé par quelques cadres de l'équipe. Parti en stage à Tignes, le 24 mai marqua un tournant dans la vie du groupe. Ne supportant pas certaines attitudes de Barthez, qui n'a pas gravit toute l'ascension d'un sommet en raison d'une blessure au mollet, Coupet quitta le rassemblement avec sa famille. Il revint quelques instants plus tard et s'expliqua avec Domenech et ses adjoints. Une discussion pour permettre de crever l'abcès de suite mais qui n'empêcha pas le portier de subir l'une des plus grosses déceptions de sa carrière…
» Une fin de parcours sinueuse
La retraite de Barthez assurée, Coupet prit sa succession avec brio. Aussi irréprochable avec l'OL qu'avec les Bleus, il resta déterminé à disputer et remporter l'Euro 2008. Mais il ne va pas être épargné par les blessures. D'abord, en octobre 2006, il s'entailla l'index et le majeur de la main droite en montant une étagère ! Une blessure pas anodine qui fut sans conséquence sur sa saison plutôt honorable, même s'il se fera devancer par Teddy Richert pour le titre de meilleur gardien de L1. Le pire est cependant à venir pour le Lyonnais. Le 2 août 2007, il se bloqua le pied dans un filet et se tordit le genou. Diagnostic : une rupture du ligament latéral interne du genou gauche et plus de cinq mois d'indisponibilité ! Son retour est attendu mais pour son premier match de championnat fin janvier 2008, il vécut un calvaire. Dans l'antre de Geoffroy-Guichard, qui plus est, une relance du pied atterrit sur la tête de Gomis qui, opportuniste, ouvrit le score pour l'ASSE. Une bourde sans suite puisqu'il garda avec plus ou moins de succès les cages de l'OL. En Equipe de France, les intérims de Frey et Landreau n'étant pas concluants, il put retrouver sa place. Il déclara même à propos du but encaissé par le Parisien signé Mc Fadden lors de France-Ecosse : "Je me suis souvent demandé si je l’aurais arrêté et j’espère que je l’aurais fait. Je pense que je l’aurais arrêté". Une déclaration restée dans les mémoires et que n'ont pas oublié les supporters parisiens.
Irréprochable dans les buts lors de la finale de la Coupe de France avec Lyon face à Paris, il s'annonce fin prêt pour cet Euro. Mais le naufrage face aux Pays-Bas (1-4), ainsi que la déroute face à l'Italie (0-2) eurent raison de sa carrière internationale. Six buts encaissés en trois matches et une impression d'impuissance. Attendu depuis longtemps dans une grande compétition internationale, Coupet déçut et s'arrêta sur cet échec. Début juillet, ayant déjà annoncé son départ de l'OL, il débarqua à l'Atletico Madrid mais joua les doublures tout au long de la saison. Derrière Leo Franco, Coupet ne joua que six matches de championnat et deux rencontres de Ligue des Champions. Le Barça, en plus d'être la bête noire de bon nombre de clubs, rimera avec cauchemar pour lui puisqu'il encaissa six buts lors de sa titularisation au Camp Nou (6-1), avant de s'incliner à deux reprises en Coupe d'Espagne…
Sa volonté de jouer était trop forte pour qu'il reste en Espagne. Désormais, un challenge important l'attend à Paris. Même s'il a gardé l'image du gendre idéal polie lors de ses années lyonnaises, les supporters parisiens n'attendent qu'une seule chose : qu'il démontre son âme de compétiteur et amène cet état d'esprit de gagneur qui manque encore à l'équipe…