Ne pas courir, pour sauver des vies. Tel est le message envoyé par de nombreux professionnels de santé depuis le début de l'application des mesures de confinement, lundi 16 mars 2020. Une activité aussi courante qu'un jogging ou un footing reste, en période de confinement, à éviter. Pour notre santé, mais surtout celle des autres.
Dimanche dernier, le Syndicat des Jeunes Médecins a saisi le Conseil d'Etat pour demander des mesures de confinement total. Message reçu par le premier ministre, qui a prononcé le lendemain des précisions sur les dérogations possibles. Comme pour le jogging, désormais beaucoup plus encadré.
Pourtant, ces précisions restent disproportionnées par rapport aux recommandations des médecins spécialisés. Le professeur Robert Sebbag, médecin attaché au service des maladies infectieuse et tropicales de l'Hôpital de Pitié Salpêtrière, interrogé par RMC, dénonce le "risque majeur" pris par ces coureurs occasionnels, qui considèrent cette activité comme "essentielle à leur équilibre".
Si cette activité a priori banale et inoffensive revête la plus grande dangerosité à ces yeux, c'est essentiellement dû au fait que "quand on fait un jogging, on est en hyperventilation". A en croire le médecin spécialiste, "on postillonne beaucoup plus, on crache, on en a certainement sur ses mains". En bref : on multiplie les chances de contamination. On peut ainsi ramener des microbes "quand on rentre chez soi, on touche les poignées de porte, le bouton d'ascenseur ou la rampe d'escalier".
Pour limiter les risques, il est préférable selon le professeur Sebbag d'aller "jusqu'au bout" du confinement, et suggère de "prendre une décision" sur ce cas particulier. A croire les scientifiques, les précisions du premier ministre n'ont pas été assez loin dans la lutte contre le coronavirus.