Le quotidien l’Equipe a recueilli les sentiments croisés de Christophe Dugarry, Frédéric Hanz et Luis Fernandez sur le Paris Saint-Germain. Sans concession, les trois hommes font une revue d’effectif lucide et s’expriment sur les difficultés de l'équipe.
Christophe Dugarry: "Paris a besoin d’une série pour lancer sa saison."
Pour l’ancien attaquant bordelais le principal problème du club de la capitale est à chercher dans la faiblesse individuelle de ses joueurs : "L’effectif parisien est inférieur à celui de Bordeaux, Lyon et Marseille. Seuls Sessegnon et Erding sont internationaux A. Leurs rivaux en possèdent plus. Or un joueur international est un joueur différent. Il accumule un vécu irremplaçable."
Et ce n’est pas sur la force de caractère de l'équipe qu’il trouve matière à être rassuré : "Voir des joueurs importants se blesser, conjugué au déclin des résultats, a plongé cette équipe dans le doute. Déjà que l’environnement parisien est compliqué… La tête d’un footballeur, c’est comme une Ferrari, ça se dérègle facilement. Or, à Paris et Marseille, ce coté mental est primordial."
Seule la bonne volonté des Parisiens trouve grâce à ses yeux : "Dans ses intentions de jeu, cette équipe est égale. Elle a besoin d’une série pour lancer sa saison. Mais il ne pouvait rien lui arriver de pire à un moment que de bien jouer sans gagner." Et de conclure sur une note positive: "Paris a largement le potentiel pour finir dans le premier tiers de la L1."
Frédéric Hanz : "Y a-t-il assez de talent?"
De son côté, l’ancien entraîneur du Mans n’y va pas par quatre chemins: "Y a-t-il assez de talent dans cette équipe par rapport aux ambitions supposées du club de la capitale? La réponse semble se situer dans leur résultats. Ils auront du mal a aller plus haut que la cinquième place. Et la blessure de Coupet, en terme d’expérience, risque d’handicaper encore plus le PSG."
Une médiocrité dans les résultats qui ne le surprend pas vraiment : "Il n’y a pas de hasard : c’est une équipe qui a changé d’entraîneur et de président pendant l’été, et ça compte beaucoup, plus qu’on l’imagine."
Il concède toutefois qu'il "sent une volonté de bien faire". Mais n'est-ce pas ce que les professeurs disent pour essayer de motiver un élève en difficulté?
Luis Fernandez : "La meilleure défense c’est l’attaque."
Sans surprise, le plus positif des trois reste l’ancien entraîneur parisien. Ce qui ne l’empêche pas d’être réaliste : "Pour moi, ils ne pourront viser la C1 que si Lyon ou Marseille se déchire, Bordeaux semblant au dessus du lot. Mais bon, le PSG se relancerait dans la lutte pour la troisième place s’il gagnait à Boulogne."
Pour lui, l’inefficacité du club trouve son explication dans la blessure de Guillaume Hoarau : "La saison passée, il représentait 80% de leur impact offensif, rappelle-t-il. Avec Erding à ses cotés, il formerait un duo complémentaire et adroit. Paris ira mieux quand Hoarau reviendra en Janvier."
Eternel optimiste quand il s’agit du PSG, Luis Fernandez place tous ses espoirs dans la volonté de l’équipe à produire du jeu: "Avec Kombouaré, Paris joue beaucoup plus vers l’avant et prend plus de risques. Il faut qu’il reste dans cette direction, la meilleure défense reste l’attaque. Il faut juste qu’un joueur comme Sessegnon se lâche un peu plus car son pouvoir d’accélération peut faire de grandes différences."
A Paris donc de prouver qu’il peut transcender ses handicaps pour remonter au classement et finir dans le haut du tableau. Car même si aucun des trois hommes n’imagine que la tâche sera aisée, tous s'accordent à penser que le club en est capable.