Interrogé par Le Parisien, Sébastien Bazin s’est montré égal à lui-même : plutôt observateur qu’acteur face aux (mauvais) résultats du PSG, et complètement déconnecté des raisons de la colère du peuple parisien.
Ce n’est pourtant pas la défaite qui l’aura décontenancé. A l’image de tous, il a trouvé le PSG très bon. "Je n’arrive pas à être en colère. Je suis frustré et déçu car on perd sur un hold-up et je n’aime pas ça. L’équipe a fait ce qu’elle devait faire. Elle est entrée tout de suite dans la partie, a joué haut, sur toute la largeur du terrain et s’est créée beaucoup d’occasions. On aurait pu gagner 3-0." Mazette, il n’y va pas par le dos de la cuillère ! Mais Sébastien Bazin a un tel pouvoir d’auto-persuasion qu’en fait, c’est comme si cette défaite n’avait jamais existé : "Je ne suis pas inquiet. Il n’y a pas de crise", martèle-t-il sans que l’on sache s’il croit vraiment en ce qu’il dit.
"J’en ai assez qu’on dise que je n’aime pas ce club."
Bien sûr, quand on enfonce le clou du réel, il faut bien qu’il réponde, mais c’est avec une terminologie échappée d’un comic-book qu’il s’y emploie : "Autant à Lille, on est passés à côté autant, là, je ne peux pas en vouloir aux joueurs. Ils ont foncé, Antoine Kombouaré aussi. J’ai dit aux joueurs qu’ils n’ont rien à se reprocher. Ils ont tout donné. Ils ont fait un grand match. Après, en face, il y avait un super gardien. Je ne suis pas sûr qu’il répète si souvent des prestations de ce niveau." Intéressant de constater qu’il s’inquiète pour l’avenir de Ruffier, le "super gardien", alors qu’il ne trouve rien à redire sur les résultats de son propre club.
De fait, un seul évènement l’a mis en colère lors de cette soirée. Être pris à partie par le public du Parc des Princes, qui ne semble pas hypnotisé par le déni de réel de l'actionnaire majoritaire. Cette sourde colère qui s'est écoulée des travées du Parc à donc fini par lui chatouiller les oreilles, et ça, Sébastien Bazin, ça le met en rogne. Aussi a-t-il décidé de sortir sa plume enchantée pour les endormir : « Je vais discuter avec eux. J’en ai assez qu’on dise que je n’aime pas ce club. Je l’aime. Ce n’est pas ma personne qui importe mais l’équipe et les joueurs. Je ne comprends pas qu’ils réagissent ainsi après un tel match. »
En résumé, l’actionnaire n’est pas inquiet, refuse toute idée de crise, voit des "super-gardiens" partout, ne comprend pas la grogne des supporters, bref, l’actionnaire est encore coincé dans sa bulle, loin de toute réalité. Après la défaite du PSG il s'est d’ailleurs rendu dans les vestiaires, accompagné de son porte parole Robin Leproux, où il a tenu à réconforter les joueurs. Le message délivré : l’union sacrée. Colony Capital est satisfait, le messages était gratuit…